S’ASSEOIR UN PEU A COTÉ DE TOI

Dans les rues, il n’y a rien,

Rien que des gens qui passent.
Entre de vieilles pierres,
H.L.M. ou villas.

Surgit un monument,
Gloire à la solitude
Pour les gens, pour CES gens
Ne sachant recevoir
L’inconnu, qui l’évitent.

Monument, solitaire,
Le bar, le cinéma,
Le restaurant du coin,
« Lieux de partage », ils s’y
Sentent d’autant moins seuls
Qu’ils le sont d’avantage.

Le désir, le besoin
De rencontre réelle
Se tient dans la recherche
De la proximité,

A travers les barrières
Faites d’à priori,

Par la crainte et la peur
De rencontres gratuites,

Que l’on a oubliées.

Alors ce bon café,
Si souvent dégueulasse,
Est né de l’impression
De ne pas boire seul.

Que dire de ce bus
Où nul ne dit un mot,
Où la civilité
Vient perdre tant de droits,
Alors qu’on y est tant ?

Quelle proximité !

L’évolution, dit-on,
Mais dans les temps d’avant,
Sûr qu’on allait moins vite
Sûr qu’on se connaissait.

Attendre est maître mot,

C’est attendre au ciné,
C’est attendre le bus,
C’est attendre au boulot,
C’est attendre au restau,
C’est attendre chez soi.

Alors, attendre quoi ?

Ce qu’on dit sûrement,
Mais qui n’est qu’un peut-être,
Et qui ne sera pas,
Pas comme on l’attendait,

Alors, on attendra

Autre chose.

Un peu de baratin,
Des extrapolations,
Affirmer l’illusoire,
Du rêve pour pas cher,

Tomber dans l’illusion,
L’infini cauchemar
De ce monde immobile
D’être toujours trop loin,

Trop loin de nos envies,
Trop loin des vrais espoirs
D’un monde où le désir
Vit entre deux mirages
Dont le reflet s’emploi
A masquer nos révoltes,

Atrophiant nos vies.

SACEM N°1487267

Asa-textes