MADAME OISELLE

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MADAME OISELLE

Il est tard, oui, très tard, et j’aimerais pouvoir,
Oh oui, pouvoir, …, pouvoir pleurer pour me vider
Enfin de ces tensions qu’exercent les non-sens
Sur mes nerfs affûtés, ma sensibilité.

Qu’en est il ? Que fais tu ? Putain de téléphone !
Je ne peux pas dormir, ou plutôt ne peux plus.
Je connais ton combat en ce moment précis,
Combat contre Toi seule à cause de la peur.

Est-ce par la menace, à travers quelqu’un d’autre,
Contre le seul présent et pour un idéal
A portée de ta main, si longtemps refusé,
Qui, enfin accessible, te semble s’échapper ?

Il est tard, oui, très tard, et j’aimerais pouvoir,
Oh ! Oui, enfin pouvoir agir pour achever
Ce cauchemar infâme, et qui contre nature
T’entraîne si souvent vers le fond de l’enfer.

Ce soir comme jamais, j’ai envie d’exploser.
Besoin d’être avec Toi quand je sais ce qui est,
Envie de te serrer tendrement contre moi,
Moi, ici, qui écris, lorsque Toi, et lorsqu’eux, …

C’est la mesure juste, l’étendue des émois.
J’ai envie de bondir, j’ai envie de …,

Et puis je n’en fais rien, ce soir comme jamais,
Car tu es respectée avant toute autre chose.

Oui, non, qui sait, alors on fait ce qu’on a dit,
Et je reste planté comme un con sur ma chaise.
Je ne peux accepter qu’il te soit imposé,
Je ne peux accepter que l’on ne te respecte.

D’ailleurs, en fait, peut-être, peut-être je me trompe,
Alors ce qui précède, en vulgaire torchon,
N’a droit qu’à la poubelle et moi au vieux placard
Pour objets usagés d’un monde dépassé.

Toujours qu’enfin, demain, … Nul ne peut mesurer
L’étendue de mes sens coupant comme un rasoir
Mes nerfs les plus sensibles, l’étendue du désir
Trop à portée de main d’un homme aux poings liés.

Prends donc, si tu le veux, cet infâme brouillon
Comme déclaration d’un désir de partage.

Fais-en ce que tu veux. Si c’est ton intention
Froisse-le dans tes mains, mais ressemble à toi même.

Et puis, quoique je sois, ne vaux ni plus ni moins,
Sans doute différent, et quoique je ressente
Je reste seul en cause, et peut-être fautif,

Un cheveux sur la soupe, …

…, ou un cil sur ta joue.

Bonsoir !

Extrait de « Cahier N°7 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Troisième période FACE PLUS SOMBRE3 »

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QUELQUES MOTS DU MOMENT

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QUELQUES MOTS DU MOMENT

Je vous parle ce soir
De ces drôles de soirs,
Où l’on se sent perdu,
Qu’on sent son âme nue ;

Sans espoir pour demain
Et plus rien dans ses mains.
Comme tant l’on cherché,
Comme certains trouvé,

Il n’est plus rien ici
Et je dois repartir,
Enfourcher le destin
Pour aller vers demain.

Des matins de chagrin,
Et des matins de pluie ;
Puis des matins câlins,
Des matins pleins d’envies ;

Tout cela donnera
Et la force, et les pas,
Par les larmes de sang,
Par les larmes de joie ;

Par l’amour innocent,

Et par l’oubli de soi.

Extrait de « Cahier N°7 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Troisième période FACE PLUS SOMBRE3 »

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AU PETIT PRINCE

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AU PETIT PRINCE

Dans cette vie, des fois, il est des choses étranges
Où la proximité, l’affection, l’amitié,
Par la complicité d’un étrange mélange
Engendrent malgré vous cet état sans pitié.

Les interrogations, les questions en suspend,
Ces mots qu’on ne dit pas, que l’on craint quelques-fois
Alors qu’on se fait peur si bien qu’on se comprend,
Qu’on se comprend bien mieux qu’avec les mots, des fois.

On ne maîtrise pas, ne s’explique pas tout,
Alors que des idées, de toujours séculaires,
Nous semblent s’agiter, brisent les garde-fous,
Peut déstabiliser tout comme par mystère.

Reviennent alors ces mots, ces mots qu’on ne dit pas,
Qui pourtant, si souvent, nous brûlent le palais,
Ces mots qu’on ne dit pas car ils n’approchent pas
De suffisamment près ce qu’on veut exprimer.

Ce verbe irremplaçable, qu’on remplace pourtant
Par tant d’autres effets que d’autres ne voient pas,
Devient l’intimité d’un souffle évanescent
Et qui préserve ainsi la fraîcheur de l’émoi.

Un regard, un sourire, un geste quelque fois,
Ce petit rien de plus qu’on attend si souvent,
Se fait alors plus doux, vient combler cet état,
Complice démuni de la joie d’un moment.

Peut-être seul parler du tourment aidera,
Quoi que restent barrières, limites et garde-fous ;

Peut-être l’être pris deviendra comme fou ;

Mais qu’il cherche ou se taise,

…, qui donc lui répondra ?

Extrait de « Cahier N°6 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Troisième période FACE PLUS CLAIRE 3 »

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NAUSÉABONDES HUMEURS

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NAUSÉABONDES HUMEURS

Des antres et des entrailles, de la terre fendue,
Du fond de ses poumons remontent les vapeurs,
Nauséabond encens trompant les ingénus
Qui, tous, suivent en troupeau, fantassins de l’erreur.

Des antres et des entrailles, de la terre blessée,
Dans les yeux des miroirs se reflète l’horreur,
L’indifférence autour de tous ceux condamnés,
L’ingérence partout pour qui se croit meilleur.

Des océans si grands ils empoisonnent tout,
De ces forêts si belles, de l’amour, de la vie,

N’ayant cure, assassins, abattent les tabous,
Mais tous ne sont pas fous, et les mots se délient.

Toujours plus près du jour où ils se lèveront,
D’incrédules sans noms, ils rendront à la terre,
Rendront au genre humain le plaisir du bourgeon

… D’où reviendra l’espoir, …

…, et naîtra la lumière.

Extrait de « Cahier N°6 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Troisième période FACE PLUS CLAIRE 3 »

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LETTRE A DANIEL ET RACHEL III

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LETTRE A DANIEL ET RACHEL III

Temps si long, si longtemps, vient à passer sans bruit,
Et nous surprend aussi quand nous nous retournons,
Là, sur nos amitiés qu’on pourrait, sans un cri,
Voir, vers un lendemain, oubliées. Nous pensons.

Sur le ciel d’aujourd’hui, sur un jour de la vie
Une lueur, enfin, est venue rappeler
A mon idée la plume, qui se croyait proscrite.
Je la reprends bien fort pour toujours témoigner.

Certes oui, je suis là. Je ne vous oublie pas.

Quoi qu’on meure au Rwanda, en Algérie, partout,
Dans nos rues, sous nos yeux, à la télé toujours,
Si je ne comprends pas quand je blâme ces fous,
Dieu, je sais les vertus de l’Amitié, l’Amour.

Certes je la protège, la nourris, la chéris,
Et malgré la folie du silence des jours
Où l’on ne sait pourquoi la mémoire faillit,
Vous êtes mes amis, et ceci pour toujours.

Extrait de « Cahier N°6 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Troisième période FACE PLUS CLAIRE 3 »

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SUR MON PAYS (Du côté d’Aiguebelle)

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SUR MON PAYS (Du côté d’Aiguebelle)

C’est un pays bien sec,
Et puissant à la fois !

Tout comme ses enfants,
Il se ride, peu à peu,

Et perd son petit lait.

Le temps n’existe plus
Au satané soleil
Que beaucoup nous envient.

Là, se fait l’éternel,
Si fameux « Picodon »,
Issu de pâturages
Où presque rien ne pousse.

Aussi vieux qu’il est sec
Et presque indestructible,
Semblant pauvre et durci,
Vidé de sa jeunesse,

Il en reste au contraire
Enrichi du nectar,

De la force et l’odeur
Des garrigues désertes,
Sous un soleil de plomb.

Il est le cœur profond,
Et subtil à la fois,
De l’infinie Provence,
De ma Provence à moi,

Autour des Avignon.

Extrait de « Cahier N°6 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Troisième période FACE PLUS CLAIRE 3 »

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DE LA CAVE A PAPÉ

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DE LA CAVE A PAPÉ

C’était un incendie dans la cave à Papé.
Lui, du fond de sa tombe et si haut dans les cieux,
N’était plus consulté des occupants du lieu,
Et les pierres sont mortes, leur coeur a éclaté.

Si j’aimais la Maison, et l’aimais de la sorte,
C’était bien cette cave, cet endroit si secret,
Lieu souillé maintenant par ces profanateurs
Qui, eux, ne savent pas.

C’était son antre à Lui,

Qu’il fit à son image, lieu d’une intimité
Où nous avons foulé, ensemble et si longtemps,
Oui, des heures durant, le sable des bons vins,
De ces charcuteries refaites chaque année.

« Tourne toujours d’ici » me disait-il bien fort,
Car tous ne savent pas que des meilleures choses
Est souvent un secret détenu des anciens,

Et j’aimais ses secrets.

Qu’est-il parti si tôt ?

Endroit si partagé, qui lui ressemblait tant,
Qui nous vit, bien souvent, tirer tous deux le vin,
Siphonner dans nos cœurs la substance d’Amour
Pour extraire sa moelle et nous rassasier

Des saveurs de son suc.

M’y serais-je brûlé ?

Mais non, l’Amour est bon, et il me l’a laissé.

Saurais-je reconstruire, seul à crier au monde
Qu’il suffit de vouloir et de n’être pas seul ?

Saurais-je, sur ses pas, aurais-je le pouvoir,
Aurais-je la sagesse, de suivre jusqu’au bout
Le chemin qu’à tracé l’Amour de mon Grand-Père,

Et redescendre un jour dans la cave à Papé,

Pour la ressusciter, …

… , en y tirant le vin ?

Extrait de « Cahier N°6 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Troisième période FACE PLUS CLAIRE 3 »

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POUR QUI J’ÉCRIS

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 POUR QUI J’ÉCRIS

J’écris ce qui m’étonne, ne parle presque plus.

Le monde à l’extérieur de ce crâne prison
Ne m’est indifférent, mais quoi qu’il m’interpelle
Je ne peux rien pour lui, même s’il m’assassine.

Noyé d’indifférence, étouffé d’égoïsme
Et de racisme blanc sur la guerre des sexes,
Ils ne disent qu’ « Aimer ! », eux, les lâches tueurs
De ce qui, aujourd’hui, pourrait se faire éden.

Comme masturbation, ils caressent des armes.

Quant aux autres c’est pire, et je ne saurais dire
Qu’elles se voient jouir de nous agoniser,
Que de nous trucider lâchement dans le dos
Par le manque vital d’un peu plus d’équilibre,
De bien plus qu’un partage en chaînes du bonheur.

Nous croupissons dehors, et ce jusqu’à la mort,
Quand le sombre bourreau se fait « Dame de cœur »,
Qu’il crie, qu’il hurle encore, qu’il crie toujours plus fort
Qu’elle reste privée de sa propriété,
Exclusive, égoïste, assassine au bonheur.

Elle se plaint toujours de ce qu’elle nous fait.

Extrait de « Cahier N°6 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Troisième période FACE PLUS CLAIRE 3 »

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LE CLOWN

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LE CLOWN

Tous ces gens applaudissent,
Et le clown s’en va triste.
Sûr qu’ils n’ont pas compris
Que c’était bien fini,

Que si le clown s’en va
C’est la vie qui s’en va.
Il part les larmes aux yeux,
Il répète « l’adieu ! »

Tous ces gens applaudissent
Et le clown s’en va triste.

C’est un nez rond, tout rouge,
C’est un ciel bien trop bleu,
Un départ naturel,
Ce que nous sommes en fait,
Ce que l’on est vraiment.

Adieu, Clown éternel !

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