ZONE ROUGE

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ZONE ROUGE

La paupière s’entrouvre et l’iris s’accommode
A la luminescence éparse des cristaux
Liquides rouge sang. La lumière galvaude
Un air de soumission dans l’espace nouveau.

Déglutir en pensant aux affres quotidiennes,
Se vêtir et courir où l’hostile trottoir
Borde le véhicule. Ce matin, tout va bien,
Ni coincé, ni bloqué, soulagé du départ.

Il faut passer avant le veto des bouchons.
Le regard sur la jauge et des heures écoulées,
Voici les tentacules, laxiste inhibition
De ce monde fermé, tant haïes qu’espérées.

Ces barreaux de devoirs tentent bien d’obturer,
Mais n’y parviennent pas. Des parts d’être s’agitent.
Quoi que sourdes, elles grondent et laissent, révoltée,
La victime insoumise, ce que rien n’assagit.

Les ventouses relâchent, et libèrent leur proie
Qui s’empresse au retour vers un précaire abri.
Si long pour se garer, la tension fait sa loi,
Accentue la pression sur l’être démoli.

Echauffement nerveux lorsqu’on rentre chez soi,
Chronique résidu qui sans cesse grandit,
Incrémente cette subsistance d’état,
De faiblesse, maladie, et laisse abasourdi.

Alors, jusqu’au sommeil, les taquins résidus
De rappeuses journées viennent amoindrir leurs fois,
Fragiliser les forces, affaiblir toujours plus
Ceux qui, sans le vouloir, sont au front du combat.

Avec le temps qui passe, il y a ces gouttes d’eau
Glacées le long du dos de tous ces enchaînés.
Courts comme l’horizon, sont les gestes banaux.
La vue meurt au béton sur des murs argentés.

Chaque jour, chaque année, tout au long de leur vie,
C’est pareil, sans espoir. L’organisme est à bout.
Quand il rampe et se traîne, il n’y a rien qui sourit.
Marche ou crève renie les derniers garde-fous.

Extrait de « Cahier N°8 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Quatrième période FACE MI-CLAIR MI-SOMBRE 4 »

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VOYAGE EN SOI

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VOYAGE EN SOI

Translucide corps mou, consistance sans nom
Où se perd le tangible, et certain, devenir
De ce qui nous rassure. Eparse émanation
Dont la vue, seule, émeut. Elles sont sans désirs.

Immatériel état, il vient se fondre en tout,
Tant parties de chacun qu’alentour. On ressent
L’omniprésent acteur. La notion met en joue
Tout ceux qui la conçoivent, dénigre les absents.

L’emprise est démentielle, autant qu’inaperçue
De ceux qui la subissent, serviteurs et seigneurs
A la fois, les vainqueurs et ceux qui ont perdu
Ce face à quoi le seul combat reste du cœur.

Plasmique et placentaire, arrivée si déçue
De l’inégal combat qu’il faudra assumer
Envers et contre soi, mais qui sait sa venue
Etre un indispensable état de destinée ?

Spirale égocentrique, implosion raison d’un
Prismique renvoie des incertaines couleurs
De ce qui nous entoure, fait qu’on cherche quelqu’un,
Donne l’avènement de ce for intérieur.

Extrait de « Cahier N°8 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Quatrième période FACE MI-CLAIR MI-SOMBRE 4 »

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DÉSOLÉ D’AUSSI TARD

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Désolé d’aussi tard,

je l’apprends aujourd’hui.

Terrible sort qui fauche, qui abat les vivants.

Ah ! la saloperie, putain de maladie

Qui n’a cure de qui que ce soit, ni du temps !

« Merde ! », on subit quand même, et la Vie continue,

Se poursuit par l’impact, cet Essentiel qui pousse

Comme aboutissement de la souffrance due

Par ce qu’on porte aux autres, pierre au Destin de Tous,

Car elle est la Raison, elle impose le ton.

Tous nos voeux, malgré tout, pour la nouvelle année,

Nos voeux de réussite à l’association.

Vaincre n’est pas le mot face au fondamental,

Lorsque perdre non plus, quand faire est capital

Au combat de Laurette, à cette évolution

Qui se poursuit par elle, qu’on peut remercier.

Extrait de « Cahier N°8 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Quatrième période FACE MI-CLAIR MI-SOMBRE 4 »

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LIBERTÉ D’ÉGALITÉ, DE FRATERNITÉ

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LIBERTÉ D’ÉGALITÉ, DE FRATERNITÉ

« Liberté d’Egalité, de Fraternité »,
Grands principes d’état, mots qui semblent exhaustifs,
Remplir toute l’idée, bannir l’iniquité,
Et suffire à tous ceux qui sont assez naïfs

« Liberté d’Egalité, de Fraternité »,
Quoi de libérer quand est réglée la caution ?
Procédures infinies, faits de partialité
Où qui ne peut payer doit plier, perd raison ?

Quoi des S.D.F ? Tant sont souvent victimes,
Machiavélique enjeu, de tant de roues dentées,
Qui ne reconnaît plus qui put lui être intime
Dès qu’il ne lui sert plus, dès qu’il n’est plus compté.

Perte d’emploi subit, crédit, loyer, quand tout
S’effondre et s’accélère, il n’est rien qui retient,
Les huissiers, l’expulsion, perte des garde-fous,
En rien de temps tu es dans la rue, t’as plus rien.

Impossible travail quand plus de toit, d’adresse !
Tout passe par les banques où le compte est fermé,
Finies les relations, rien ne va mais tout presse,
Quoi qu’il n’y ait pas d’issue. Comment s’alimenter ?

Le trottoir serait-il trop bas pour qui dirige ?

Populaire si loin de qui leur doivent tout !

Élire au moindre mal celui que l’on fustige,
Qui promet, qui oublie, feinte leurre et bafoue.

« Liberté d’Egalité, de Fraternité ! »
Responsabilité manque à trop d’anonymes.
Alors, merci Michel, d’avoir créé, porté,
Coluche, artistes et tous ceux qui toujours l’animent.

L’oublié peut venir pour y casser la croûte.
Alors c’est « rendez-vous dans les Restos du Coeur ! »
Pour la faim, pour le froid, pour un break sur la route,
Pause sans artifice, douceur dans le malheur.

Des logements du coeur se font jour maintenant.
Seul le peuple d’en bas n’a pas peur du vertige.
Tout fonctionne par dons, tout programme est absent,
Palliant aux carences de ceux qui nous dirigent.

« Liberté d’Egalité, de Fraternité ! »
Proclamez-le à ceux qui restent dans l’oubli,
L’abandon, l’omission, sur qui les yeux fermés,
Indifférents, ignorent être de leur pays.

« Ce n’est pas du rejet ! ». Ceux qui sont aussi bas
Ne peuvent remonter, ne peuvent s’accrocher
Car il n’est plus de prise. Ceux que l’on ne voit pas
Ne nous dérangent plus, sans ombre ni reflet.

Concret, pour le pouvoir, rime avec de palpables
Résultats, statistiques, du travail, de l’emploi,
Des assurés sociaux, puis des contribuables.
Qui ne rapporte rien n’est pas dans le débat.

« Liberté d’Egalité, de Fraternité »,
Lorsque le Peuple doit s’occuper sans l’Etat
Des pauvres et miséreux, de tous ces délaissés
D’un système basé sur des listes de droits.

« Liberté d’Egalité, de Fraternité »,
Droits comme Liberté, aucune obligation.
La devise attend la Responsabilité
Quand seul Bénévolat fait face à l’exclusion.

Extrait de « Cahier N°8 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Quatrième période FACE MI-CLAIR MI-SOMBRE 4 »

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ANONYME LAMBDA

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ANONYME LAMBDA

C’est un petit Lambda de la France d’en bas,
Impuissant, fatigué, de ceux qu’on ne voit pas.

Il était un petit, un tout petit Lambda,
Comme toi, comme moi, très moyen, anodin,
Sans histoire, enfin, bref, comme un mec normal, quoi,
Ce passant dans la rue, inconnu, ce voisin.

Il en fallut bien peu. De l’incident, mineur,
Du moins pour les faiseurs d’un conflit de papier,
Naquit l’imbroglio ne générant que pleurs
Dans l’administratif labyrinthe piégé,

Où Lambda vient d’entrer.

Quand Lambda se débat, les murs sont virtuels,
L’adversaire diffus, et les textes introuvables.
Manège bien rodé qui promet des nouvelles,
Dans les plus brefs délais, « cherche des responsables ».

Insidieuses sont les règles qu’on nomme lois,
Pourtant si travaillées pour servir les seigneurs
Comme des boucliers, imparables, où parfois
Le simple citoyen n’est même plus acteur.

Lambda se sent floué.

Alors petit Lambda dit qu’on ne l’aura pas,
Qu’il a fait ce qu’il faut, contacté des alliés
En haut lieu, le Préfet. Pour partir au combat
De l’administration : Provision de papiers !

Il travaille la nuit sur des plans de bataille,
Surveille la canaille, met au point des accords
Qui seront refusés, rédige la mitraille,
Compulse et réfléchit, fort de n’avoir pas tort.

Petit Lambda guerroie.

Alors Monsieur Lambda, la tête bien dressée,

Pousse un cocorico, se révolte, il a mis
Les pieds dans l’engrenage. Quelle difficulté !
« On l’y reprendrait pas ! », tenez-vous le pour dit !

Il se débat plus fort, il décroche, interpelle,
Espère en ces courriers disant de patienter,
Qu’on s’occupe de lui. Toujours rien, il rappelle,
Il attend, tout le temps, nul n’a l’air concerné.

Et Lambda ne sait plus.

Il essaye au plus haut, tête de hiérarchie
Qui répond, très poli, de s’adresser plus bas,
Donne les imprimés, renvoie dans le circuit
Qu’il espérait quitter. Le moral n’est plus là.

Le temps lime l’espoir, il amenuise tout,
L’énergie diminue, la routine s’installe,
Un quotidien bien lourd nivelle les remous,
Phagocyte l’envie, les pulsions se ravalent

Quand petit Lambda pleure.

C’est un Lambda perdu, quête administrative
Où, tout inaccessible, il subit, impuissant,
Insoumis mais souffrant, les sièges et perspectives
Des garants qui s’affichent alliés des simples gens.

Bien avant le pouvoir, il a cru leurs ramages,
Lorsque de tous les droits, c’est celui de penser
Qu’y est le plus douloureux, bien loin de tout adage,
C’est ce qui est le plus grave, c’est qu’on doit contester.

Mais petit Lambda plie.

Il rêvait d’aventures et fut catapulté
Dans la jungle inouïe, dans des sables émouvants
Où, petit à petit, des démarches assurées
L’engluent de cellulose, irrémédiablement.

Mais rien ne peut tomber bien plus bas qu’au plus bas,
Alors, Petit Lambda, malléable à souhait,
Pourrait bien rebondir pour provoquer l’éclat
Des têtes du système, et tout éclabousser.

Petit Lambda n’est pas qu’un pion soldat de bois.
Et c’est comme pour tout, pour les petits Lambdas
De la France d’en bas, pour ceux qui, du pouvoir
S’avèrent les jouets, socle du patronat,
De l’Etat, et pourtant, …, travailleurs, …, sans espoir.

C’est un petit Lambda de la France d’en bas,
Impuissant, fatigué, de ceux qu’on ne voit pas.

Extrait de « Cahier N°8 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Quatrième période FACE MI-CLAIR MI-SOMBRE 4 »

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A CHRISTIANE

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A CHRISTIANE

PERSISTE CHAQUE TRAIT

Décès dans la fratrie
D’Amour et Poésie,

Où nul ne saurait moins
Rayonner que les autres,

Où tous, sans exception,
Ont la même importance,

Où ton « A Dieu » nous touche
Autant qu’être orphelin.

Mais, loin des placebos,
Matériels, illusoires,
Jusque par ces départs
Chaque enfant nous rassemble

Et l’Etre continue
D’œuvrer pour l’Unité.

Merci, Christiane.

                                                                                                                               Un Poète.

Extrait de « Cahier N°8 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Quatrième période FACE MI-CLAIR MI-SOMBRE 4 »

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TCHAO, LE POÈTE ; TCHAO, MON AMI !

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TCHAO, LE POÈTE ; TCHAO, MON AMI !

Tu m’as tendu la main, sincère et sans chichi.
Tu reviendras souvent, tu reviendras toujours
Parsemer le chemin des lueurs inouïes
Qui savent l’entraîner vers de nouveaux détours.

Ton aura restera bien ce plus essentiel
Qui subsiste au travers de ces lignes du ciel,
Firmament des Poètes où persiste l’actif,
Dons de chacun pour le ressentir créatif.

Merci, Alain !

Extrait de « Cahier N°8 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Quatrième période FACE MI-CLAIR MI-SOMBRE 4 »

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POISSONS ROUGES ET MOUTONS

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POISSONS ROUGES ET MOUTONS

Refrain :

« Dites blanc, votez noir ! », « Dites chaud, soufflez froid ! »
« Dites blanc, votez noir ! », « Dites chaud, soufflez froid ! »

Un discours double-face, des espoirs d’Arlequin,
Impressionnent toujours ceux qui n’ont pas compris
Qu’il est des filous que croire ne mène à rien,
Ces requins ne sont blancs que face à l’ennemi.

« Dites blanc, votez noir », « Dites chaud, soufflez froid »,

« Dites noir, votez blanc », « Dites blanc, votez noir »,

« Dites …

***********

Quelques appâts jetés, qu’ils gobent allègrement,
Prennent toute la place, suffisent à motiver
Les idées, la mémoire et les engagements
De bien d’esprits trop faibles, pour les manipuler.

A chaque fois que l’on a trahi ses idées,
C’est beaucoup de fierté, de son honneur, perdus,
Ce qui fait qu’on a du mal à se regarder,
Pire, à se confronter à ceux qu’on a déçus.

Loin des propos faciles, premier plan qui distrait,
La force d’opinion tient de la conviction,
Se mesure au pouvoir d’une fidélité
Aux failles de laquelle il n’est pas de raison.

Les élans sont géants, mais les sauts bien trop courts.
« Dites blanc, votez noir ! », « Dites chaud, soufflez froid ! »
Semblent les leitmotivs de leurs vastes détours,
Puis ils parlent d’honneur, de valeurs, …, et d’aloi !

Mesurent-ils le poids d’une telle inconstance ?

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LA RONDE DES PAINS

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LA RONDE DES PAINS

Pour refrain :

Diction par groupes de trois syllabes, esprit frais, rythme assez rapide :

Pain de mie, pain de vie, plein d’envie, pain de mi – e (le « e » est prononcé à part)
Tu souris quand sa mie te ravit, oh ma mi – e (le « e » est prononcé à part)
Partagé, il unit, réunit, nous rassemble,
Chaque jour, au repas, il est là, nous ressemble,

Diction par groupes de trois syllabes, esprit plus lourd, rythme plus lent :

Il parsè – me l’histoire – de blés d’or – ge et de son,
Fantômes en – farinés – qui nous ra – pellent à lui,
Dans ce mon – de illusoire – et sans con – trefaçon,
Valeur sû- re accomplie – tendre mie – cœur d’envies.

****************

On dit tout est – question de goût,
De tous les pains, …, que savez -vous ?
J’ai beaucoup d’i – magination,
Laissez-moi vous – les présenter !

Charleston, pour danseurs d’une époque oubliée,
Comme un laisser-passer, voici le pain sésame.
Parlons du pain perdu, pour les aventuriers,
Et l’hostie consacrée qui n’est que pour nos âmes.

Tiens, du pain au raisin, bien pour les vendangeurs,
Au goûter c’est du pain au lait pour les enfants,
Pain de lièvre dans la besace du chasseur,
Pain d’ici, pain aux noix, aux olives, alléchant.

Refrain

Azyme, immaculé, des miettes aux oiseaux,
Si convivial rompu, à la reine ou mollet,
Chaland, broyé, brié, frais, couronne ou boulot,
Notre pain quotidien sait se faire accepter.

C’est du pain brioché, pain surprise ou pain long,
C’est du pain fantaisie, au froment, pain polka,
Aussi du pain rassis, parisien, du pain rond,
Pain bis ou biscuité, valse des pains viennois.

Refrain

C’est du pain sec, de l’eau, tout au fond du cachot,
Pain noir des temps mauvais, blanc toujours écourté,
Pain grillé des pompiers, pain de seigle ou gruau,
Hamburgers et sandwiches aux airs de liberté.

C’est à chacun son pain, et pour vous en parler
J’ai du pain sur la planche. Si mon texte devient
Long comme un jour sans pain, je pourrais vous lasser,
D’un laïus qui se veut bon comme du bon pain.

Refrain

Pour gagner son pain à la sueur de son front,
Certains se voient payés d’une bouchée de pain,
Leur ôtant le pain de la bouche ces tensions
Font à leurs détracteurs, quelquefois, prendre un pain.

La chaleur du fournil évoque les odeurs
Du pain chaud, la panure, cette armoire à clair-voie
Suspendue sur le mur, panetière du cœur,
Pétrie de cet amour, jusqu’au bout de ses doigts.

Refrain

Là, le Poète espèr’ que le temps l’aidera,
Que bien avant qu’il n’ai perdu le goût du pain,
Vous vous régalerez de ses mots, qu’il verra
Tous ses vers s’enlever comme des petits pains.

Et puis voici en vrac, tant de pains peu connus,
Le pain de munition, qui nourrit les soldats,
Pain de régime pour ceux qui ne peuvent plus,
Pain de proposition pour les tables de lois.

Refrain

Pain de guerre en petites galettes séchées,
Pain des anges ou de vie, lors de l’Eucharistie,
Et par le pain d’autel qui sera consacré,
Pain du ciel du désert, pain de Gêne sucré.

Pain de liquidation, tout au fond du creuset,
Pain d’émail, pain fossile, et le pain d’affinage,
De beurre ou de savon, monter sur son sommet
Arrondi, pain de sucre, granitique et sans âge.

Refrain

Pains de glace, l’été, les fruits de l’arbre à pain
Sont manne inespérée du voyageur perdu.
Du bâtard au gressin, le pain d’épice vient
Relever les saveurs, souligne un point de vue.

Chef d’orchestre et baguette, concert de pain, de son,
Poussière de châtaignes en farine pilées,
De la ronde des pains chacun tire leçon,
Formidable richesse, au cœur d’humanité.

Extrait de « Cahier N°8 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Quatrième période FACE MI-CLAIR MI-SOMBRE 4 »

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LES MENDIANTS

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LES MENDIANTS

Tourbillons sans issue, prisonniers de demain,
Abandon quand plus rien, quand tout semble perdu,
Désespoir éperdu, désaveux du destin,
Et s’échapper enfin des chaînes sans issue.

C’est qu’ils se croient veinards, si loin du paradis,
Une nouvelle vie pour de futurs fêtards
A qui le jour sourit tant ils veulent y croire.
Mais quoi qui fut promis, voici le cauchemar.

Si difficiles à voir, ces conquérants déchus,
Des images si crues, auxquelles on n’ose croire ;
Pègre du désespoir, désillusion venue
Des, …, illusions reçues de souteneurs d’espoirs.

Nos regards sont perdus, ne savent où se tourner,
Ils mendient à nos pieds, lorsque tant ne voient plus
La vindicte qui tue, l’indifférence heurtée
Par ces déracinés que la rue prostitue

Oh non, tant ne voient plus,
La vindicte qui tue, l’indifférence heurtée
Par ces déracinés que la rue prostitue.
Promesses de vendeurs de rêves et de poisons,
Pêcheurs de ces poissons que rejettent les mœurs,
Morts de peurs, de rancœurs, ils n’ont plus de maison,
Seul vivre est la raison qui masque la douleur.

Regards abandonnés, de ces cloportes urbains,
Qui ne regardent rien. Mendiants déracinés,
Qui paient leur liberté, que reste-t-il d’humain
Pour qui croire en demain n’est qu’une vague idée ?

Si difficiles à voir, ces conquérants déchus,
Des images si crues, auxquelles on n’ose croire ;
Pègre du désespoir, désillusion venue
Des, …, illusions reçues de souteneurs d’espoirs.

Nos regards sont perdus, ne savent où se tourner,
Ils mendient à nos pieds, lorsque tant ne voient plus
La vindicte qui tue, l’indifférence heurtée
Par ces déracinés que la rue prostitue

Oh non, tant ne voient plus,
La vindicte qui tue, l’indifférence heurtée
Par ces déracinés que la rue prostitue.
Alors que tout se vend, des réseaux, sans scrupule,
Asservissent et calculent au meilleur prix marchand
Les images poussant à donner, sans recul,
Voire à chaque virgule, à ces pauvres mendiants.

La misère est d’argent, regardez la télé,
Où l’audience se fait par l’horreur, par le sang.
L’ordre des bien-pensants s’en trouve conforté,
Les pauvres dépouillés deviennent rassurants.

Si difficiles à voir, ces conquérants déchus,
Des images si crues, auxquelles on n’ose croire ;
Pègre du désespoir, désillusion venue
Des, …, illusions reçues de souteneurs d’espoirs.

Nos regards sont perdus, ne savent où se tourner,
Ils mendient à nos pieds, lorsque tant ne voient plus
La vindicte qui tue, l’indifférence heurtée
Par ces déracinés que la rue prostitue

Oh non, tant ne voient plus,

La vindicte qui tue, l’indifférence heurtée
Par ces déracinés que la rue prostitue.

Alors, vrai, faux, qui sait encore à qui donner ?
Sans domicile fixe, sans domicile stricte,
S.D.F., est-ce des elfes qui viennent nous montrer
Nos erreurs, les horreurs que de faux combats dictent ?

Mieux que les mots, la vue nous dirige aujourd’hui.
Affamés, sans-abris, déplacés, abattus,
Ceux qui ont tout perdu, que la pensée bannit,
Resteront-ils meurtris d’une absence qui tue ?

Mais dites, où sommes-nous ?

Car

Ceux qui ont tout perdu, que la pensée bannit,
Finiront-ils meurtris d’une absence qui tue ?

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