ET S’IL REPARTAIT TRISTE …

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ET S’IL REPARTAIT, TRISTE …

 

Pour refrain :

Miroir indispensable, aux multiples aspects
Qui se rit de ce monde et mélange les pleurs,
Pieds-de-nez, rond, tout rouge, volte-faces, apartés,
Au-delà du décor nous invite l’acteur.

 Le jeu des projecteurs ne dévoile pas la
Face cachée du clown, comme la lune triste,
Quotidien délabré que masque l’apparat,
Noyé des facéties que distribue l’artiste.

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Elle est ronde et sablée, les gradins sont couverts
De spectateurs joyeux pour les rires et les pleurs.
Musique au premier plan, le rideau s’est ouvert,
Alors qu’arrivent dans l’arène les lutteurs 

Maquillage excessif, tenu grand-guignolesque,
Hilarantes expressions, gestes démesurés,
Chaussures, habits si larges, aux allures grotesques,
Et des enfants radieux, des adultes enjoués.

Miroir indispensable …

 

Prétextes infantiles, qui repoussent ailleurs
Ce qui, bien trop souvent, dirige nos émois,
S’en vient guider nos pas, mais à ce que le cœur
N’oserait avouer, le clown donne le La. 

Car si les petits rient, nombre de grands se prennent
A l’ironie pourtant, le clown n’est pas de pierre,
Quoi que nul ne la voit, derrière les sirènes,
Une larme est figée, au bord de ses paupières.  

Miroir indispensable …

 

Il nous caricature, il abat les tabous,
Et souligne nos traits, marionnettes sans nom,
Nous rions de lui pour ne pas pleurer de nous,
Ouvrir, sans les ouvrir, les yeux sur nos démons. 

Agitateur, toujours, qui traque l’émotion,
Incitateur, reflet tolérant de nos vies,
Dérision de nous même, ironie, réflexion,
Il révèle, il amuse, dérange nos envies.

Miroir indispensable …

 

Il est partout, bien sûr, c’est en chacun de nous,
Qu’il souffle sur cet air de la prime innocence
Perdue, ce qui permet ces écarts un peu fous
Que l’on reconnaît par un soupçon d’insouciance.

 Cuirasse de couleur, pétillant colibri,
Gladiateur des travers qui flatte notre ego,
Expose notre pire ennemi, c’est l’ami
Qui protège chacun de ses pires défauts. 

Miroir indispensable …

 

Des mines réjouies, sur des yeux malicieux,
Les fanfares et lumières, contraste des couleurs,
Explosions spontanées, orages merveilleux,
Furtive intensité, farfadets du bonheur. 

Puis tombe le rideau, la larme se détache,
Et coule sur sa joue, traces de maquillage,
Fissures du visage, le noir des yeux fait tâche
Et le clown s’en va, triste, balayant le mirage.

Extrait de « Cahier N°8 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Quatrième période FACE MI-CLAIR MI-SOMBRE 4 »

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SACEM N°1487267