SUR UN RÊVE UN PEU FOU

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SUR UN RÊVE UN PEU FOU

C’était hier, il y a bien longtemps.

J’étais si bien, et j’y croyais déjà.
Comme aujourd’hui, la vie était devant,

L’espoir permis, et l’amour par là-bas.

Mais enfin, la voilà, quand j’allais m’endormir,
Et viennent m’embrasser tous les gens que je vois.

Ce ne sont que transports de fleurs et de désirs
Alors que nous dormons dans la douceur des lois.

Au long des rues, les gens auréolés
D’un anneau d’or, fait de fraternité,
C’en est fini de ces gestes violents,
C’est le printemps du grand chambardement.

Plus de chats affamés, finis les bidons-villes,
Et plus rien ne s’écrit par des larmes de sang.

Sur l’échiquier des « grands », finis les jeux de quilles.
Dieu que j’aime la vie sur des rires d’ enfants !

Passe le temps, et passent les années.

C’était hier, il y a bien longtemps.

Ce soir encore, je me prends à rêver,
Tout comme hier, il y a bien longtemps.

Extrait de « Cahier N°6 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Troisième période FACE PLUS CLAIRE 3 »

Tous droits réservés pour tous pays par Mathieu VIGNAL©

SACEM N°1487267

TOUT COMME JE LE DIS

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TOUT COMME JE LE DIS

Mille fois son regard envers ce siège vide,
Là où l’image impose, en mirage de vent,
Ce qui des plus beaux jours sera plus beau voyage
En illusion perdue, et qui toujours l’anime.

Pour quelques courts instants, il ne demande rien,
Revit d’imaginaire, un moment, des espoirs.
C’est sa main qui revient poser sur le dossier
L’effleurement craintif de ses doigts incertains.

Mais il te parle encore. Il ne pense qu’à Toi
Quand il répète tout ce qu’il t’adresserait.

Bien que seul, tu es là, lorsque ne tient qu’à lui
De savoir en quels termes il peut t’interpeller.

L’odeur de citron vert, souffle de ta présence,
Seraient-ils les lambeaux qui persistent et qui durent,
Comme un rêve sans fin qui cherche son histoire ?

Il souffre quelque part, …

…, et t’attend par ailleurs.

Ce soir pas de poème. Je t’aime et ne dis rien.

L’amour ne se dit pas, du moins pas celui-là.

Je sais que tu comprends, …

…, car je t’aime, …

…, simplement.

Extrait de « Cahier N°6 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Troisième période FACE PLUS CLAIRE 3 »

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SACEM N°1487267

SUR UN MOMENT DE DOUTE

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SUR UN MOMENT DE DOUTE

Le voilà revenu à la plume, au papier,

Qui espèrent bien trop la douceur de sa peau,
La soie de ses cheveux, ce sourire sans nom,
Les yeux de mille feux de cet être divin.

Après l’avoir quittée sur des heures si claires,
Un crépuscule noir vient de remplir le ciel.

Un malaise sans fond, comme un puits sans limite,
Envahit ses pensées par le manque d’espoir.

Absente, elle lui manque, pourtant, s’il ne se ment,
Le jour vient condamner ce rêve merveilleux
Où, si près du réel, et à porté d’un signe,
Comme une aube sans fin renaissait le printemps.

Il n’est là pas question, pour un jour, pour un mois,
D’essayer le plaisir et d’aller voir plus loin.

Il voudrait la connaître, et pouvoir lui montrer
Ce qui juste se sent dans de simples images.

Extrait de « Cahier N°6 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Troisième période FACE PLUS CLAIRE 3 »

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LE PARDONNERAIS-TU ?

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LE PARDONNERAIS-TU ?

Avant toute autre chose, le pardonnerais-tu ?

Tu sais qu’un être Humain peut être dépassé
Sans pouvoir conforter, dans les gestes ou les mots,
Les limites fixées des sentiments profonds.

Mais il doit l’avouer, et si c’est par la plume
Ce n’est pas lâcheté mais juste un peu de crainte
Pour ce que seul l’écrit, sans émotion fictive,

Peut dire pleinement dans sa réalité.

Par delà l’amitié, aussi grande soit elle,
Pourrait venir un jour ce qui n’a pas de nom,
Dont la ramure atteint la première impression,
L’enveloppe, la transforme, jusqu’à la sublimer.

Quand souligner les mots, comme une tache d’encre,
Semble n’avoir de sens, il ne le fera pas.

S’il est vrai qu’au compteur s’inscrivent les années,
Il est bien différent de ces bêtes de race.

Il craint d’avoir compris de ne pas mériter
L’espoir, enfin, d’y croire et vivre cet éden.

Ce qui n’a pas de mot restera comme tel,
Dénommé l’Amitié dans un simple vocable.

Cette déclaration, peut être pensez vous
N’est que texte incertain d’un jeune prétentieux.

L’expérience vécue se moque bien du temps,
Tout comme le bonheur pour le calendrier.

Trouvera-t-il en Toi ce qui n’existait pas ?

Mais s’il te rencontrait, Dieu qu’est-ce qu’il t’aimerait,
Même si le destin ne fut pas son allié.

Au-delà du « Parfait », si tu entends ces mots
Peut-être riras-tu, …

… , alors tant pis pour lui.

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DANS CE JARDIN PUBLIC

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DANS CE JARDIN PUBLIC

Je regarde au dehors, dans ce jardin public.

Deux heures seulement que j’ai dû te quitter,
Et je vois ces enfants, ces filles et ces garçons,
Qui font pour moi le jeu des adultes demain.

Ils tapent dans des boites, laissées là au hasard,

S’acharnent à les casser jusqu’au bout de leurs forces.
Le calme et la tiédeur, ta présence est en moi.

Mesurant leur violence, ils se sentent plus forts.

Elles jouent avec eux. Elles se roulent au sol
Et elles cassent aussi, pour l’uniformité.

Tu m’es si différente, c’est pour ça que je t’aime.

Il n’y a d’égalité, mais juste un peu de vent.

L’Amour est bien dans nos particularités,
Quand c’est du complément qu’apparaît le désir.

Ces enfants me font peur, tu restes dans mes yeux.

Le contraste est si grand, …, je te voudrais ici.

Larmes sur mon regard au monde de demain.

Ils le feront sans nous et ce sera le leur,
Quoique leurs enseignants vivent dans celui-ci ;
Quand moi je n’y peux rien, …

…, je te voudrais ici !

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QUI DONC DANS CINQUANTE ANS ?

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QUI DONC DANS CINQUANTE ANS ?

Platane centenaire, placette improvisée.

C’est le bar du village. Près d’un très vieux muret,
Son précieux banc de bois porte les trois Papés
Qui discutent et qui blaguent, la canne et lou capeu.

Quand la fraîcheur du soir se répand sur le sol,
On n’entend plus de bruit, seulement les palabres ;

On ne voit plus de jeune, ailleurs jusqu’à demain ;

Rien que les trois Papés en terrasse du bar.

Seraient-ce leurs épouses assises en face d’eux ?

Sur des pierres si vieilles il y a quatre femmes,
Qui, non plus, n’ont pas d’âge, et figées pour toujours.
Cet immortel tableau pâlira-t-il un jour ?

Ces hommes fatigués, quoique toujours valides,
Sont le cœur du village, sont le sang de ses rues,
Et sur leurs dos voûtés, leurs épaules et leurs reins
La marque du labeur, des luttes et de l’amour.

Par ces femmes qui parlent, et qui parlent encore,
Reviennent les histoires qui, toujours plus anciennes,

Alimentent et ravivent, sur un fait anodin,
Tout le savoir acquis, mémoire de l’endroit.

Le plus jeune se lève et s’en va vers chez lui.

Peut-être le premier partira-t-il alors.

Doivent-elles penser qu’elles resteront seules ?

…,

Et la place se vide, …, jusqu’au soir de demain.

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CE SOIR ENCORE

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CE SOIR ENCORE

Elsie, ce soir encore, je me vois condamné
A m’asseoir à ma table, et ne pouvoir qu’écrire
Pour m’adresser en songe à Toi qui n’es pas là,
Toi pourtant si présente au plus profond de moi.

Ma guitare s’étouffe, et mes mots vont se perdre.

Tu m’as rendu le goût, si longtemps oublié,
Ce sentiment violent, et si tendre à la fois,
Mes doigts sur les six cordes, …, la musique qui naît.

Je connais maintenant le comment de l’absence,
Le pourquoi de ce mal qui dort au fond de nous,
Qui, trop fort pour tout seul, ne se combat qu’à deux,
Et qui pourrait bien, là, venir guider ma plume.

Peut-être voudrais-tu des mots pour m’expliquer,
Mais il n’y en a pas, et je sais que tu sais.

Les attentions, muettes, vont si souvent si loin
Que quoi qu’il en soit dit resterait un non-sens.

Elsie te souviens-tu quand nous faisions l’Amour,
Simplement dans nos yeux, et peut être plus loin ;
Bien plus loin que nos corps, si souvent nécessaires ?

Il n’est rien de plus beau, …

…, aujourd’hui comme hier.

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QUI EST L’ÊTRE ?

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QUI EST L’ÊTRE ?

Du café au café, du réveil au coucher,
La journée va passer, glisser sur le vernis,
Et à pas de velours, horaires cadencés,
Vont encore jouer ces pantins travestis.

Des paroles assurées, aux certitudes vides,
De l’avion au taxi, par les chambres d’hôtel,
Les cinq étoiles mortes, par l’absence de ride,
Et l’oiseau qui revient dépourvu de ses ailes.

La laque sur le bois, le béton sur la pierre,
Les visages fardés, le corps imaginé
Si loin de ce qu’il est, le goudron sur la terre,
Et ce besoin constant de tout dissimuler.

Quelle honte avons nous donc à être nous-même ?

Qui a pu décider quels seraient les critères,
Quelles beautés chérir, qui si souvent blasphèment,
Et quels défauts bannir quand ils ne sont que l’être ?

Noyé par la marée de ces valeurs perdues,
Quand tout s’est transformé, qu’on a perdu le sens,
Tout ce qui fait la vie très vite se dénue,
Et les gestes innocents ne sont plus que décence.

Du réveil au coucher, règles du « savoir vivre » ;

Tout se fait proprement, et régulièrement ;
Mécanique sociale, les envies sont captives
Du comment parodier les plus forts sentiments.

Ils font tous semblant de ne pas faire semblant ;

Du café au café, du coucher au réveil ;

Une illusion de vie sur des actes perdants,

Vers un fictif néant …

… où dépérit l’éveil.

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UNE PENSÉE

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UNE PENSÉE

Acclamons ces endroits pour prendre le soleil,
Vacances rêvées par des quartiers harassés,
Maisons de culte si près des prisons centrales,
Voir les « Grandes-Ecoles », frôler des laminoirs.

Dans la jungle mondaine, où nous sommes les fauves,
Des jours sont décrétés pour pouvoir partager ;

Des lieux et des moments pour se faire l’amour,
Sur quelques pauses, enfin, pour être un peu soi-même.

Rejetons les voleurs, bandits, les assassins,
Durement réprimés pour actes monstrueux ;

Acclamons ces héros, ceux qui ont le plus tué,
Torturé, massacré, des guerres légitimes.

Soyons des « gens-normaux », par l’heure du travail,
Par l’heure du repas et des « informations » ;

Par le « devoir d’amour » avant de s’endormir
Et des temps de repos si bien organisés.

Suit ce qu’il faut « montrer » pour sa réputation
Où seul le visuel impose à la pensée ;

Tout ce qu’il faut « cacher » contre les « on dirait »
Lorsque l’Individu vient à se ressembler.

L’uniforme imposé marque les différences
Qui tout au long du jour défilent sous nos yeux ;

Qui, témoins du salaire, du sexe et du pouvoir,
Deviennent passeports pour mondes cloisonnés.

Dans cette indifférence à tout aspect Humain,
A tout Contact Gratuit, au Partage de soi,
Ne naissent qu’Illusions qui tirent sans relâche
Toujours plus loin du Vrai …

… la quête du Bonheur.

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LETTRE A DANIEL ET RACHEL

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LETTRE A DANIEL ET RACHEL

» Comme une étoile qui s’éteint dans la nuit,
En tournant le dos à sa vie qui s’enfuit,
Passant peu à peu les frontières de l’oubli
De sa dernière branche, elle ne pleure plus, elle crie.

Comme cette étoile qui s’éteint dans la nuit,
Je ne veux plus lâcher la main de mes amis ;

Si malgré tout je pars je veux qu’ils aient compris
Qu’à un moment donné j’aurai besoin de leurs vies.  »

D. DEMARE

Je l’ai lu, et relu, ce morceau, et la lettre.

On trouve dans la vie tant de choses banales,
Dénuées d’intérêt à mes yeux cannibales,
Que dans l’onde éternelle on se sent disparaître.

Mais comme une oasis, au milieu du désert,
Quelquefois la rosée n’en finit d’humecter
Les joyaux inouïs de la vraie liberté.

Et voici le bonheur au milieu d’un enfer.
Ici ma plume crée, au plus profond de moi,
Un moment de délice, oui je m’adresse à vous,
Quand ce vin de bohème, dans les soirs les plus fous,
Acquiert que cet Amour jamais n’en finira.

A grands coups d’interdits toujours on nous assomme,
A coups d’obligations toujours on nous entraîne.

Tout comme cette étoile, qui s’éteint et qui traîne,
…, Je vous embrasserais,

…, si tu n’étais un homme.

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