Mathieu VIGNAL est heureux de vous accueillir sur ASA-TEXTES

L’ORAGE ! (2)

L’orag’ grondait si fort
Qu’il nous aurait fallu
Partir, coquin de sort,
Chercher dans d’autres rues

Une porte cochère,
Quelque abri que ce soit,
Mais les humains, peuchère,
De si nombreuses fois,

Buttent dans les obstacles
Et s’y cassent le nez
Tant qu’à leurs yeux n’éclate
Qu’on peut les dépasser.

Mais si le dieu Eo-
-Le soufflait sur le temps,
On verrait Anato-
-Le toujours plus feignant,

Dirigeants à la pêche,
Les ouvriers assis,
Et le Crieur qui prêche
Qu’on est si bien au lit.

C’est l’extinction des dieux
Qui soignaient nos malaises
Pour des soleils moelleux
Qui met trop à notre aise.

La machine va rem-
-Placer l’homme au travail,
Et les humains vont s’en-
-Croûter dans le vitrail

Où chacun deviendra
Facette de couleur,
Un trait d’artiste à sa
Palette de langueurs.

Une fois arrivés
Au sommet des plaisirs,
Il nous faudra tomber,
Sans jamais … en finir !

Une fois arrivés
Au sommet des plaisirs,
Il nous faudra tomber,

Sans jamais … en finir !

Extrait de « Cahier N°4 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Deuxième période FACE PLUS CLAIRE 2 »

Tous droits réservés pour tous pays par Mathieu VIGNAL©

SACEM N°1487267

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UN PROLO RIGOLO

Quand, dans la rue, on le croisait,
C’était un prolo rigolo,
Et dire qu’il nous amusait
Ce n’était pas mâcher ses mots.

Pourtant, chaque matin,
Quand il se réveillait,
Aller gagner son pain
Le faisait baliser.

Le travail à l’usine,
Sur l’inhumaine chaîne,
Taylor et la machine
Développent la haine.

Aller tout droit au chiottes
Pisser un coup, mon Dieu.
Les fenêtres sont hautes
Et que les murs sont vieux.

C’est le stress d’arriver
En retard, pour pointer.

Il faut risquer sa vie
Pour cette place, eh oui !

Puis c’est la nuit qui tombe
Sur ce bastion d’acier,
En couvercle de tombe
Sur une autre journée.

Quand sonne le départ,
Il faut se dépêcher,
Déjà bien en retard
Avec la liberté !

Quand, dans la rue, on le croisait,
C’était un prolo rigolo,
Et dire qu’il nous amusait
Ce n’était pas mâcher ses mots.

Extrait de « Cahier N°4 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Deuxième période FACE PLUS CLAIRE 2 »

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GRAIN DE TOUJOURS

Tu as vingt ans, ou guère plus.

Ta vie commence chaque jour.
Un grain de folie, rien de plus,
Suffit à ranimer le jour.

Mais ta mémoire ne retient
Que ces moments privilégiés
Qui, chaque fois, partis de rien,
Resteront à toujours gravés.

Quand tous les soirs se ressemblaient,
C’était les copains réunis
Que tant et tant d’affinités
Font ressembler au paradis.

Là-bas dans le lointain tu vois
Qu’attendent tous ces nouveaux jours
Que le destin nous enverra
Pour faire la fête à l’Amour.

Tu as vingt ans, et beaucoup plus.

Ta vie commence chaque jour.

Un grain de folie, rien de plus,
Suffit à ranimer le jour.

Extrait de « Cahier N°4 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Deuxième période FACE PLUS CLAIRE 2 »

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A DANIEL

Rappelle-toi de ces poèmes
Que tous deux nous avons écrits.

Toutes ces phrases sans « je t’aime »
Nous ont pour toujours réunis.

Seuls dans la nuit, seuls dans la grange,
Jusqu’à l’aurore, les mots venaient.

Quand nos pensées, mélange étrange,
Fusionnaient on se retrouvait.

Sur la lune on s’est tant croisé.
Dans ses rayons c’était la vie.

Le rossignol nous répétait
Qu’au fond des cieux tout est prédit.

Mais quand le fruit de l’amitié
N’attendait que d’être cueilli,
Le poème était terminé ;

Nous nous trouvions épanouis.

Quoi que loin tu restes toujours

Si près de moi, rien n’a pâli,
Quand dans mes vers est ton retour,

Et dans mon cœur ton dernier cri.

Extrait de « Cahier N°4 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Deuxième période FACE PLUS CLAIRE 2 »

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HIER

Hier les photos, et hier les fleurs ;

Hier les parents, et hauts les cœurs ;

Hier le plus beau jour de la vie
Car hier l’anneau qui nous unit.

Compter les jours, compter les heures,
C’est le souci, et c’est le stress,
Puis voir s’approcher le bonheur ;

Le boire comme un vin de messe.

Mais ce matin, voici ma Femme,
Et ce matin, moi ton Mari.
Enfin va se tisser la trame
En communion de notre vie.

Le plus beau jour, c’est aujourd’hui,
Pour toujours à chaque soleil
Sur l’horion nouveau qui luit
Dans les pastels, dans les vermeils.

Extrait de « Cahier N°4 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Deuxième période FACE PLUS CLAIRE 2 »

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A PETITS PAS

Dans leurs petites vies,
De leur lit au jardin,
Des absences d’envies
En manque de destin,

Puis dans leurs petits pas,
Il n’est plus d’énergie.
Et le risque ? Surtout pas !
Pantoufles et agonie.

Vieillir tranquillement
Sans regarder autour,
Dormir paisiblement
D’un sommeil bien trop lourd ;

Des vies de fonctionnaires
De l’administration
Des machines contraires
A notre Evolution !

Extrait de « Cahier N°4 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Deuxième période FACE PLUS CLAIRE 2 »

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CRÉPUSCULE

C’est la fraîcheur du soir
Qui descend sur nos corps,

Ce nouvel air d’espoir
-Envers l’ultime accord.

Eléments déchaînés
Sous le soleil d’un jour,
Écrasés, calcinés,
Brûlent sur leurs pourtours.

Mais lorsque le soir tombe,
Les fumées disparaissent,
L’aube d’hier succombe
Au poids de la paresse.

C’est la fin de la vie,
Effaçant le passé ;

Passé qui ne survit

Qu’à travers les regrets.

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LOURDEUR

La pluie vient sur les arbres,
Cassés, trop vieux, la foudre,
Sans forme ni palabre,
Va les réduire en poudre.

Lourdes masses d’air chaud,
Tout comme avant l’orage.

De la mer, les bateaux
Vont rester sur la plage.

Ces animaux blessés
Se ruent vers le manoir
Des humains, écrasés
De par leurs idées noires.

Le rythme de la vie,
Des actes et des pensées,

S’est plus que ralenti,

Au point de

…

s’arrêter.

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SUR LA VILLE

Un soleil de béton
Qui embrase la ville
D’une chaleur de plomb
Renverse chaque quille.

Le plus petit brin d’herbe
A disparu des rues
Que le goudron désherbe
Au long des avenues.

Pas la moindre falaise
Où les lézards se dorent
Sur l’argile ou la glaise,

Plus un seul bouton d’or.

Les ruisseaux sont nantis
Au profit aux égouts,
Caniveaux répartis
Le long des trottoirs chauds.

Un ciel bas où les fils
Lézardent la fumée,

Les oiseaux sont captifs
De cages amidonnées.

Royaume des autos,
De l’acier sur le temps,
Du boulon, du marteau,
Du béton sans printemps.

Mais pourtant, elle vit,
La ville des robots,
Du boulot, des partis,
De l’heure et du métro.

Elle a ses souvenirs,
Batailles et conquêtes
Où l’on vit dépérir
Les moindres silhouettes.

Vergers de l’épicier,
Jardins sans mauvaise herbe,
Le bétail du boucher,
Puis le lait en conserve.

Un regard sur la rue
Et fermer ses volets ;

Le jour a disparu
Sous les stores baissés.

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CHUT !!!

Tais-toi ! Ecoute donc le temps
Que d’autres font autour de toi ;

Par leurs paroles et par le sens
De chaque geste, leurs actes et foi.

Ecoute les bien et tais-toi
Assez longtemps pour les comprendre ;

Observe les dans leurs émois ;

Sache dans leurs regards entendre !

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