DES FASTES A L’ÉCHAFAUD

Mathieu VIGNAL est heureux de vous accueillir sur ASA-TEXTES

DES FASTES A L’ÉCHAFAUD

Champ de pétales pourpres,

Jeté vers l’horizon,
Quand l’illusion rend sourd
Tant d’esprits si féconds …

Les vagues de la mer
Répètent sur le sable,

D’habitude en désert,
La mort se met à table.

Le soleil du matin
N’attend que revoir l’aube,

En adieu du destin,
L’absence met sa robe.

Une fleur sur la tombe,
Ces gestes dérisoires,

Toujours seule est la bombe
D’une nuit sur un soir.

Alors la plume glisse
A l’âme du couteau,

C’était des fleurs de lys,

Des fastes à l’échafaud.

Extrait de « Cahier N°4 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Deuxième période FACE PLUS CLAIRE 2 »

Tous droits réservés pour tous pays par Mathieu VIGNAL©

SACEM N°1487267

VIE DE FOURMI

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VIE DE FOURMI

Une fourmi dans les rouages
D’enfer de la machine immense
Montre son cul dans les nuages
Immatériels qui s’y balancent.

Les roues dentées des pharmaciens
Des maux sociaux, coups d’illusions ;

Des excitants dès le matin,
Leurs somnifères, et leurs potions.

Les cheminées des noirs amas
De nos usines de cancers,
De nos fabriques de sida,

De nos centrales de déserts
Sur les ateliers du suicide,

La cruauté des privations,

Un sexe pour tant d’homicides,

Guerres par discriminations.

Puis ce sont les parkings payants,
Dans l’ouragan des sauterelles ;

L’ascenseur pour gagner un temps
Déjà perdu dans les poutrelle
De ces abris anti-humains,
Pour le pire des prédateurs.

Les responsables des desseins
N’en sont pas souvent les acteurs.

Extrait de « Cahier N°4 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Deuxième période FACE PLUS CLAIRE 2 »

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MÉTAMORPHOSE POUR LE NÉANT

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MÉTAMORPHOSE POUR LE NÉANT

Il lui faudrait attendre,
Mais son temps est trop long.

Il sent le froid le prendre
Par l’ignorance au fond
De la chaleur de vivre.

Etre toujours et sûr
Des non-sens qui mentaient
Pour retarder le givre,

L’inévitable sûr
Par la facilité.
Tenter toujours plus fort
L’impossibilité,

Seule face à la mort
Par trop d’ambiguïtés.

Pour vouloir concilier
L’inconciliable but,
Il se sent devenir,
Sans plus pouvoir bouger,

Tout comme une statue
Regardant l’avenir

Fait de cire

qui se fond.

Un peu de son sang chaud,

Un soleil si profond,

Bien trop fort et trop haut.

Larmes sur le néant
Qui ne donnera rien,

Etre absent pour demain,

Ce jour inexistant,

Et bien trop vieux pour rien ;

Et bien trop vieux …

… pour rien !

Extrait de « Cahier N°4 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Deuxième période FACE PLUS CLAIRE 2 »

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LE CANCER DE L’ABSENCE

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LE CANCER DE L’ABSENCE

Dernière porte fermée puis plus rien.

La pièce emplie de fumée, de goudron,
Et l’asphalte de chaque jour s’empreint
Des marques et de l’impact de chaque « non ! ».

Chaque barrière et chaque mur ferme la vie
Qui était à portée de main, portée d’espoir,
Si près de tant de possibilités d’envies,
Et pourtant condamnée à rester dans le noir.

Rallume-le, tire-z-en un, tire-z-en deux,
Une de plus, une de moins, qu’est ce que ça fait ?
Déchiré par ce qu’il voulait, par ce qu’il veut,
Et l’absence enfilée sur le fil d’un fleuret.

La contamination progressive du sang,
De globule à globule, nerf brisé à nerf sain,
En dépérissement progressif du présent
Quand le soleil s’en va se coucher sur demain.

Mais, agité de convulsions désordonnées
Il se débat contre tout ce qui le démange,
A porté d’illusion, à portée d’amitié,
Refusé, furtif comme le vol des mésanges.

Ses mains vides dans lesquelles rien ne tient plus,
Qui lui semblent plus volatiles que l’essence,
Plus qu’un seul numéro, S.O.S. temps perdu;
Contre un mal qui le ronge, bouffé par trop d’absence.

Et l’étau se resserre

Sur l’être sans passion,
Sans désir agressif.

Lorsque ses bras desserrent,
Épuisés, la pression,
Il devient dépressif.

, …,

On sent déjà l’idée

Qu’un piège va claquer.

Extrait de « Cahier N°3 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Première période FACE PLUS SOMBRE 1 »

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LES CIGARETTES DE LA MORT

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LES CIGARETTES DE LA MORT

Il est assis sur la chaise de bois,
Son corps dessinant un trois stylisé,
Tête penchée et les yeux vers le bas,
Le dos cassé, courbé sur le dossier.

Une main repliée sur ses genoux,
Un pied sous lui et qui pointe le sol,
L’esprit brumeux sans dessus ni dessous ;

Un bras lourd sur la ligne des épaules
Passe par le coude vers une main
Lourde et lasse, imprégnée de nicotine
Froide, cette peau jaunie où le destin,

Par les taches du manque qui le mine
S’est inscrit dans des semblants d’auréoles.

On voit en lui une statue figée,
Plus rien ne subsiste des idées folles
Ayant été dans un temps trépassé.

Extrait de « Cahier N°3 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Première période FACE PLUS SOMBRE 1 »

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JOURNÉE DE DEUIL DU 09.03.86

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JOURNÉE DE DEUIL DU 09.03.86

Je suis mort, hier au soir,

A huit heures et demie,
Après ce jour tout noir,
Où le deuil est ami.

Eh ! oui, mon tocsin a sonné,

Alors que celui qui allait
Pour eux chanter t’a salué,
C’est alors que je suis tombé.

Certes, la Camarde m’avait
Déjà tant et tant averti,
Il est vrai que j’avais compris,
Et vrai que j’étais enchaîné.

Et non, pas moyen d’échapper
Au triste sort qui m’attendait,
Vers lequel toujours j’avançais,
Et ce toujours contre mon gré.

Extrait de « Cahier N°3 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Première période FACE PLUS SOMBRE 1 »

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COMME UNE BÊTE TRAQUÉE

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COMME UNE BÊTE TRAQUÉE

De gros flocons tombent des yeux
D’un corps vivant, et déjà froid,
Emanation en gel pluvieux
De sa substance et ses émois.

Brumes de l’ermite social
Qui aurait voulu partager
Tant dans un monde trop en mal
D’amour, de joie et d’amitié.

Coincé loin des communautés
Sachant toujours vivre l’instant,
Il se débat pour fusiller
Enfin l’état des « soit-disant … »,

Traqué par les « à priori … »

Et dans sa tanière cernée
Par des générations de vies
Non révolues, …

…, bien entamées.

Extrait de « Cahier N°3 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Première période FACE PLUS SOMBRE 1 »

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LA BOULE AU BOUT DU FIL

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LA BOULE AU BOUT DU FIL

Ça va mal se finir,
Cette partie de bilboquet ;

Cette vie sans plaisir
Par des espoirs trop fatigués.

Tu peux te noyer au rosé,
Tu peux fumer comme un pompier,
Tout essayer pour oublier ;

Tu ne sauras jamais nager.

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ÉPILOGUE

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ÉPILOGUE

Parler ne sert à rien,
Et l’expliquer non plus.

Chacun vit son destin,
C’est le savoir qui tue.

Tout comme un film à la télé,
Tu es assis dans un fauteuil,
Vois des images défiler.
Regarde, oublie en ton cercueil.

Tout est prévu du scénario,
Toi, tu ne fais rien, tu dégustes,
Et tu te tais, entends les mots
Que te disent les scénaristes.

Je suis mirage
Au fond du désert de
Mon froc où l’âge
De mon destin décide,

Tout comme cet oiseau
Qui aurait voulu miauler,
Qui s’y est entraîné,
Puis mort, tombé de haut.

Roulant dans mon auto,
Au loin du pare brise,
Je rêve tel oiseau
Gazouillant dans la brise.

Mais c’est dans leurs sillages
Qu’en poussières d’espoir
S’étiole, sans ambages,
Un passé, dérisoire.

Quand au bord du fossé
Un rêve inaccessible
Me revient du passé,
Illusion d’impossible.

Ma vie qui passe
Est comme cette route,
Passe ou trépasse,
Surtout meurs si tu doutes.

Je travaille pour rendre
Mon cas plus ambigu,
C’est absurde, un jour prendre
Le droit de fin, foutu.

Je reste proie facile
Au chasseur, l’inutile
Combat du quotidien
Pousse à ne faire rien.

Celui-ci est peut-être
Le dernier des poèmes
Que j’écris avant d’être
Où tu le crains, je t’aime.

Je vais maintenant vous laisser,
Arrêter de vous ennuyer.
Adieu mes amis oui, adieu !

Adieu mes ennemis, adieu !

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