Mathieu VIGNAL est heureux de vous accueillir sur ASA-TEXTES

SI TU SAVAIS COMBIEN DE FOIS

Si tu savais combien de fois
Je sens ma gorge se serrer,
Et mes entrailles se nouer
Sans qu’on le sache autour de moi.

C’est comme un petit cailloux blanc,
Entre la chair et le tissu,
Quand chaque pas use un peu plus
La chair vive couleur de sang.

Quand tu es bien trop loin,
Trop loin sur le chemin,
Et que tu vois monter
Le désert du passé.

Si tu savais combien de fois
J’aurais voulu renaître un peu,
Plonger et me brûler au feu
De la vie pour m’en souvenir,

Commencer pour pouvoir finir,
Si tu savais combien de fois, …

… Si tu savais …

Extrait de « Cahier N°3 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Première période FACE PLUS SOMBRE 1 »

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SACEM N°1487267

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ET POURQUOI ?

Qu’as-tu, toi qui as tout
Ce que tu n’as voulu,
Toi qui va perdre tout
Espoir pour le vécu ?

Quand tu auras passé,
Puis refermé la porte
Des regrets espérés
Tes espoirs seront morts.

Certes tu marcheras.

Derrière est le couchant,
Et tu continueras
Car tout est prêt devant.

Accepter sans comprendre,
Alors, sans méfiance,
Etre heureux, sans attendre,
D’être dans l’ignorance !

Extrait de « Cahier N°3 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Première période FACE PLUS SOMBRE 1 »

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UNE FIN

C’est trop tard, tu m’as eu,
Société perdue.
Mon devenir en fumée part.

Je sens en moi venir le dard
Montant doucement vers ma tête.

Ça ne finit qu’avec la mort,
Mais c’est trop tôt, trop tôt, sais-tu,

C’est trop tôt pour dire « perdu ».

Extrait de « Cahier N°3 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Première période FACE PLUS SOMBRE 1 »

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SUR LES RAILS

Lorsque j’ai entamé mon voyage aux enfers,
C’était la mort devant, la vie juste naissante,
Et périr était une sortie permanente.

Pour survivre il fallait garder toujours ces fers.

J’ai marché, avec toi, le long de ce chemin,
Prenant garde à rester bien entre les deux rails.
Regarde toujours bien devant toi, sens-toi bien,
Mais prends garde à rester au centre des deux rails.

Puis un jour ce sont les fantômes du bonheur
Qui sont, au bord d’une aurore si prometteuse,
Apparus au milieu de la voie. J’ai eu peur.

Ils m’ont pris mes œillères, tué la vie trompeuse.

Je me suis retourné vers un passé brumeux
Où gisaient les cadavres de désirs ratés,
Où brillaient les feux que j’avais allumés, bleus,
Et revient cette peur d’avoir trop droit marché.

J’aurais voulu faire un petit peu marche arrière,
Mais les rails, trop étroits, ont su m’en empêcher
Quand la brume s’avance, et brûle mes prières.
Tant pis, pour avancer il me faudra pousser.

Si l’on ne peut jamais s’arrêter un instant
Pour retarder le temps, rattraper ses ratés,
Je vais accélérer, tenter de compenser
En vivant ce qui reste au plus intensément.

Ça ressemble à ce jour, sans pluie, matin brumeux
Et dans lequel je me réveille chaque jour,
Jour où les tourbillons, denses, tumultueux
Viennent, augmentent un peu mon désarroi, tour à tour.

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PAYSAGE D’ENVIES

J’ai traversé le quai
Trop gris de cette gare
Pour aller regarder
Se finir le mirage.

Derrière il y a la pluie,
Et devant les nuages.

Au présent je survis
Et l’ennui se partage.

L’envie comme la rage
Nous prend, nous envahit.

Tout l’être se détache,
Laisse les rêveries.

Réveille-moi la nuit,
Et détruisons l’entrave
En préservant la vie,
Pour vivre le passage.

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LE FIL DES JOURS

Quand tu n’as plus rien à fumer,
Que tu sais plus où t’accrocher,
Il ne te reste que ton cœur
Et que ton corps face au malheur.

Mais de ta tête, comment vas-tu
Percevoir les heures des jours
Qui viennent et de ce temps perdu
Remonter le fil, bien trop court ?

Si tu les vis, tu vas souffrir
D’un mal cruel comme impalpable,
Qui viendra ronger ton sourire
Et te quittera misérable.

Pour l’abstraction, c’est le refus
Que de vouloir changer vraiment
Ce qui ne peut l’être, dois-tu
Sans l’arrêter vivre le temps ?

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UN MATIN BANAL

Il est onze heures moins le quart,
On est dimanche seize juin.

Je me lève, il est déjà tard,
Je souffre du manque du moins.

C’est la musique sur la chaîne,
Et c’est la machine à écrire.

Ce sont mes absences qui traînent
Et je n’ai plus envie de rire.

Alors ma pipe fume un peu.
La guitare est par là, posée.

Dans l’air mon esprit flâne un peu
Et fuit les flèches du passé.

Les fleurs séchées sous la lumière,
La terre est sèche où vient la pluie.

Sur mon damier s’en vient le lierre,
Lézardant les murs de ma vie.

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QU’IL EST LOURD !

Qu’il est lourd à porter,

Lourd ce temps passé quand
Sur lui tu sens peser
Tout le poids de son manque.

Mirages, éternité
Ne restent qu’apparences
Trompeuses sur la vie
Qui s’enivre en l’oubli.

Le rêve est un voyage.

Toujours près d’un « pourquoi ? »
S’arrête le parcours,
Et le temps vient peser.

Au réveil du matin
Notre présent sera,
Et le béton serein,
Quoiqu’un poids toujours là.

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EST CE NORMAL ?

Suis-je fou, ou rêveur ?

Ambitieux, ou perdu ?

Exigeant par la peur
De trop tard l’avoir vu ?

Comment trouver normal
Que chaque jour me blesse
En ce temps si banal
Qui fait notre jeunesse ?

Ca demande du vent,
Et de la solitude,
Comme un endroit pouvant
Abriter la quiétude.
Tout vient après, si tard,

Quand tout ça vient finir,
Quand nous prend, sur le tard,
Comme un triste sourire.

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REQUIEM SUR MOI MÊME

Non, je ne me suis pas trompé de voie, j’ai appris ce
que je voulais, et il est faux de dire que j’ai régressé.

Il est normal que ce soit difficile, même très
Difficile de me comprendre, mais sache que je ne regrette
Pas d’être où j’en suis, et ma façon de réagir face à tout
Ce qu’il me reste à faire est certes assez particulière,
Porte à confusion, mais je ne pense pas toujours ce que je
Dis comme il serait « normal » de le comprendre.

Je me reproche seulement de ne pas être plus comme ça te
Ferait plaisir pour ne pas te sentir penser que je ne suis
Pas qui on voudrait, qu’on soit content de moi.

C’est d’ailleurs en partie ce qui me bloque par moment,
M’empêche de te témoigner ma joie ou ma reconnaissance car
Je ne sais pas toujours si j’agis au mieux de ce que je pourrais
faire.

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