LUTTE

Mathieu VIGNAL est heureux de vous accueillir sur ASA-TEXTES

LUTTE

Tu sais, l’ami, des fois la vie
Peut te demander d’affronter,
Sans que jamais tu l’ai choisie,
La force de la jalousie,

Ou bien celle de l’ignorance.

Même quand l’orage en colère
Pousse grands cris, quand tout éclate,
Tonnerre, éclairs, on voit l’oiseau
Qui se blottit dans son abri
D’où c’est gagnant qu’il sortira.

Mais face aux gens, faites pareil !

Vous resterez là, bien vous même,
Et ne leur donnerez jamais
Une chance de vous changer,
Sûrs de vos choix, de vos idées.

Extrait de « Cahier N°3 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Première période FACE PLUS SOMBRE 1 »

Tous droits réservés pour tous pays par Mathieu VIGNAL©

SACEM N°1487267

DÉRIVE

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DÉRIVE

La vie comme un grand tourbillon.

Plus on se rapproche du centre
Et plus le trou devient profond,
Plus grande se fait la vitesse.

Tous au départ restent bien calmes,
Des bords ne veulent se lâcher.
Certains s’accrochent pour rester,
Quand d’autres se laissent emporter.

C’est rarement qu’on en revient.

Deux amis sur le même bord,
Le courant veut régler leur sort,
Combien pourront-ils résister ?

Quoiqu’ils se plaisent bien ensemble,
Quels forts rapports, solide amour,
Sauraient protéger des courants
Qui les arrachent de la berge ?

Extrait de « Cahier N°3 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Première période FACE PLUS SOMBRE 1 »

Tous droits réservés pour tous pays par Mathieu VIGNAL©

SACEM N°1487267

DÉPART ?

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DÉPART ?

Revois cet arbre, vert et brillant,
Redis-toi bien que, trop souvent,
La question vient le torturer :
Va t-il encore être taillé ?

Si malheureux car, l’an dernier,
Petite fleur voulait garder,
L’aider à bien s’épanouir,
Et pour longtemps se réjouir.

D’un jour il entendit passer
Celui qui doucement parlait,
Disait que pour l’arbre tailler
L’année prochaine il attendrait.

Du plus beau vert il se vêtit,
Tout son espoir, son cœur grandit.
Sans trop vouloir se persuader,
Toujours plus fort il espérait.

Tant, si nombreux, comme ce chêne,
Et que toujours l’espoir enchaîne !
Mais quand au loin le fait scintille,
Le temps présent de couleurs brille.

Extrait de « Cahier N°3 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Première période FACE PLUS SOMBRE 1 »

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MAUVAIS TEMPS

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MAUVAIS TEMPS

Nuages qui se précipitent,
Quelques minutes, tout s’assombrit,
Et le moral tombe très vite.

On cherche quelqu’un qui sourit,

Qui nous évite trop de froid,
Laisse le moral revenir
Pour que la volonté soit loi,

Qui salue le retour du rire.

Mais lorsqu’on voudrait tout lâcher,
Qui sait sur quoi l’on va tomber ?
Alors on reste ce qu’on est.

D’avoir quelqu’un sur qui compter,

Qui ne vous laisse pas en pleurs,
Qui vous apporte du bonheur,
Qui, lorsque vous avez trop froid,

Vous réchauffe et remplit de joie,

Extrait de « Cahier N°3 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Première période FACE PLUS SOMBRE 1 »

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LENDEMAIN DE SOIRÉE

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LENDEMAIN DE SOIRÉE

Les cendriers sont pleins,
La monnaie du taxi
Jetée là, sur la table,
Le réveil difficile.

Et la musique tourne,
Si dérisoirement,
Sur des tasses à café,
Toutes à peine entamées.

La table embarrassée,
Les lits aux draps froissés,
Les têtes encore pleines
De ces vapeurs d’alcool.

Les cheveux en bataille,
Les regards sont vaseux,
Sur des gestes si lents,
De reposoirs, …

…, en reposoirs.

Extrait de « Cahier N°2 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Première période FACE PLUS CLAIRE 1 »

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LES GENS DU VOYAGE

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LES GENS DU VOYAGE

Un air de violon me parvient,

Porté par un souffle de vent
Depuis ce point, aussi lointain
Que le monde des sentiments.

Me parvient un air de violon,

Chargé de folles danses gaies,
Et de tant de superstitions,
Refoulées au cœur des cités.

Un air de violon me parvient

Sur une roulotte du temps,
Pleine des jeunes et des anciens,
Derniers sachant vivre l’instant.

Un air de violon me parvient,

Chargé de l’odeur des fumées
Du feu commun quand le soir vient,
Et qu’ils se sont tous rassemblés.

Un air de violon me parvient,

Pieds nus qui épousent la terre
Par où ce qui est mien est tien,
Dans un partage sans manière.

Un air de violon me parvient

Comme cet appel à la vie ;

Lorsque le violon s’est éteint,

Le droit au rêve,

s’est enfui.

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LES SANS-ABRIS

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LES SANS-ABRIS

On les voit quelquefois
Sur des bouches d’air chaud,
Accroupis, le front bas,
Pour réchauffer leurs os.

Un petit peu de vin,
Comme seul carburant
Pour mettre un peu d’entrain
Dans des journées de vent.

Un manteau défraîchi
Sur des épaules sèches,

Sur leur ventre amaigri
Juste une corde rêche.

Dans leurs yeux le refus
De pitié mais juste un
Peu d’Amour,

sous leur cul

Un sol froid, sans jardin.

Devant eux, des passants
Qui passent, nonchalants,

Derrière eux, seuls les murs
Longuement leur murmurent.

Est en eux le désir
De nous communiquer
Le vrai sens du plaisir,

Et du « Savoir-Aimer ! »

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LE VIEUX

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LE VIEUX

Il marche à petits pas,
A côté de sa canne.

Il essuie le trottoir.

Ses pieds rythment le glas
D’un corps près de la panne,
Alors qu’il se fait tard.

Sur ses noires chaussures,
Il n’y a pas de pli.

Elles sont comme neuves.

Son corps droit, son air pur,

Sur son front des replis
Pleurent toujours sa veuve.

Comme l’éclair un jeune,
Échevelé barbu,
Le dépasse sans bruit,

Aussi maigre qu’un jeûne
Trop long et trop ardu.

Un instant, il a fui.

La poule qui balance
Un cul beaucoup trop lourd
Le croise maintenant.

Un joint de dépendance,
Une vie sans amour,
Une vue sur l’instant.

C’est la bouche crispée
D’une femme au regard
Jugeant tout un chacun ;

Ce sont des yeux légers
Qui masquent le retard
Au rendez-vous d’aucun.

Cet homme séduisant
Ne pense qu’à demain,
Ainsi qu’aux jours suivants.

Les cheveux dans le vent,
Il se sent incertain
Par trop de choix devant.

Voici le P.D.G.
Perdu dans ses factures,
L’esprit dans sa mallette
Et les chiffres avancés
Habillent sa pâture.

Il ne voit que sa quête.

Puis soudain, là, les flics
Surgissent d’un bouchon,
Toutes sirènes hurlantes.

Ils poursuivent, tactiques,
Des étudiants sans nom,
Calmes manifestants.

Quelques chiens, aux abois
Des voleurs trop absents
De jardins protégés,
Font entendre leur voix
Dans des cris détonants,

Percussions sans danger.

Un déclic, puis la porte
Vient claquer sourdement
Devant la cours privée,
A la lumière morte,
Automatiquement,

Gadget sophistiqué.

Les feuilles des platanes
Vont dans le caniveau
Vers les bouches d’égout,
Comme une triste manne
Qui suit un filet d’eau,
Tel un troupeau, tout doux.

Tiens, sur la branche vide
Un oiseau vient chanter
Vers un ciel nuageux
Couvrant des toits morbides,
Et qui semble posé
Sur des faîtes anguleux.

Le vieux lève les yeux
Vers où lui seul regarde
Ce cri bouffé du bruit,
Qui sort d’un corps plumeux,

Qui nous dit : « Prenez garde !,

Pensez-y, aujourd’hui. »

Puis les regards se croisent.

Ils se voient, ils sont seuls,

L’un dans l’œil pétillant
Et l’autre dans l’armoise
De son si vieil aïeul,

Tous deux se comprenant.

Il va à petits pas.

Le métro, sous ses pieds,
Fait vibrer le trottoir
Et vient rythmer le glas
D’un monde dépouillé
Par des brouillards trop noirs.

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DIS MOI, PAPÉ !

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DIS MOI, PAPÉ !

Dis moi, Papé ;

Rien n’a changé

Depuis le temps
Si long que je
Parle d’amour
Autour de moi.

Dis moi, Papé ;

Je parle à Dieu

De temps en temps,
Et tout le temps
S’il est l’Amour.

Dis moi, Papé ;

Notre « bon » Dieu

Doit être alors
Très seul, l’Amour,

Oui, bien plus seul
Que le mauvais.

Dis moi, Papé ;

La jeunesse

Ne me semble
Pas si belle
Que le disent
Les plus vieux.

Dis moi, Papé ;

Vivre, mais vivre,

Qu’est-ce que ça
Veut dire au juste ?
Mais qu’est-ce que
C’est aujourd’hui ?

Dis moi, Papé ;

Les pilules et dragées
Qui vendues à tout va
Aujourd’hui n’importe où
Et pour n’importe quoi,

C’est pas des jeux d’enfants.

Dis moi, Papé ;

Je suis trop seul,

Et à présent
Ressens les autres.

Pour partager,

Tant sont ailleurs.

Dis moi, Papé ;

Pourquoi ont-ils

Si peur de tout,

Si peur de vivre
L’Amour ou bien
L’Amour à deux ?

Dis moi, Papé ;

J’suis pas foutu

Car Tu es là,
Mais différent.

Et si je ne suis pas
Ce que d’autres espéraient,

Je suis moi, …

…, Tu comprends !!

ALORS DIS LEUR, …, PAPÉ !!

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