BALLOTTÉ

Mathieu VIGNAL est heureux de vous accueillir sur ASA-TEXTES

BALLOTTÉ

 

On me pose, on m’oublie, je repars volontiers
Sur de nouveaux sentiers, porté par le bâton,
Au creux de son épaule, dans la complicité,
Si fier d’être là pour suivre le Vagabond. 

*****

Refrain :

Je suis un baluchon qu’il amène partout,
Fidèle compagnon, il me porte, il m’emporte ;
Parti pour un nouveau jour d’espoir, jour des fous,
Une nouvelle histoir’ sitôt passée la porte.

*****

J’ai vu d’immenses foules, et des villes endormies
Où d’étranges voleurs fouillaient dans les poubelles ;
J’ai vu de sombres loups cacher des érudits,
Responsables sans nom qui craignent les rebelles.

J’ai vu des gens peureux, malmenés par la vie,
Qui n’osent même plus saluer l’inconnu ;
J’ai vu des forteress’s dans des quartiers qu’on dit
Sécurisés, blindés ; attention : « Tir à vue ! ».

J’ai vu dans la forêt les animaux sauvages,
Je me suis étonné de leur simplicité ;
Je n’ai vu, en forêt, rien du triste carnage
Où nous croyons bâtir un monde équilibré.

(puis quand)

J’ai vu des gens heureux, sur la foule, le carnage,
Et les portes s’ouvrir pour leur tendre la main,
Des érudits, des loups qui hurlaient au partage,

(et)

Je sais que ce jour là, (toi, toi !,) tu n’étais pas très loin.

Extrait de « Cahier N°1 : « RECUEIL DE PRÉSENTATION »

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SACEM N°1487267

SNAKE

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SNAKE

 

Refrain :

Snake, snake, je suis la tentation,
Snake, snake, je suis pomme à croquer,
Snake, snake, envoyez la monnaie,
Maill’ du système, je déplace les pions

****************************************

Je sauve, je tue, je passe dans les poches,
Pas très réglo, de la main à la main,
Sous le manteau, je sais bien que c’est moche
Mais c’est comm’ ça, c’est trop fort, j’y peut rien.

On trouv’ en moi sentiment de puissance,
Nerf de la guerre, mais on ne me voit pas, ;
Le compte sais lisser les consciences
Et mon nom seul délie les langues en bois.

Indifférent, je  suis lâche et sournois,
On me maudit, je reste décideur ;
Je suis celui avec qui l’on soudoie
Les décisions du grand inquisiteur.

Viens sous la table, c’est toujours plus facile,
C’est propre, c’est sale, y a que le résultat
Qui comptera, tout le reste est fragile,
Là comme ailleurs, je sais qu’on m’oubliera.

Grand Manie-Tout, je façonne le monde,
Je suis partout, sans odeur on me sent,
Je coule, je saoule, je peux même être immonde ;
On fait alors appel au blanchiment.

Pour des pourris, je suis procuration,
Pour les naïfs, la raison du pourquoi
Continuer, l’atout des décisions ;
Je suis pouvoir, et le reste à la fois.

Extrait de « Cahier N°1 : « RECUEIL DE PRÉSENTATION »

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SACEM N°1487267

UN JOUR TE REVEILLANT

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UN JOUR TE RÉVEILLANT

 

Quand un jour te réveill’-
Ant tu t’apercevras
Que plus rien n’est pareil
Face à l’oubli de soi,

Que le ciel est de feu,
Que les draps sont de bois,
Et que ton cœur aussi
N’appelle plus que Toi ;

Alors tu partiras
Pour rêver à demain,
Tu n’auras plus la foi
Et ne penseras rien ;

Le soleil s’est couché
Mais tu n’y es pour rien,
Et quoi que tu aies fait
Le reste est incertain.

Ces jours sans lendemain
N’en finissent jamais
D’aller toujours plus loin
Qu’on peut imaginer ;

Si tu n’y vois plus rien,
Si tes matins sont gris
Et les soirs incertains
Par le manque d’envie ;

Si la joie d’un enfant,
La chaleur du foyer
Le bonheur des amants
Te donnent envie d’chialer ;

Laisse ta solitude
Accepte simplement
De briser l’habitude
Et d’aller de l’avant.

Extrait de « Cahier N°4 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Deuxième période FACE PLUS CLAIRE 2″

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TREMBLE LA VIE

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TREMBLE LA VIE

 

Tremble la vie dans nos cités,
Mortes d’ennui sur tant d’années ;

Férocité de l’inutile,
Habitué … aux jeux de quilles.

 

Fermez paupières, journaux trop gris,
Classe ouvrière, journées d’ennui ;

Joies de papier, murs de moisi,
Pour supporter … ans alibi.

 

Toits de béton, cœurs incompris,
Rues de goudron, pas de pays ;

Perte des sens, pluies de fumée,
Brouillards d’encens … terre souillée.

 

L’hiver trop froid, perte d’amour,
L’oiseau s’en va, un long parcours ;

Plages de blé, mer de cristal,
Draps déchirés … fenêtres sales.

 

Mordre le jour, vivre sans cesse,
Si clair pourtour, quelle richesse ;

Vents et marées, tant d’émotions,
Plus de passé … nous y serons.

 

Jour de lumière, vie de diamant,
Sol de rizière, éveil des sens ;

Éclat d’azur, soleil si fort,

Rayon brûlure, …

                                 … mort des remords !

Extrait de « Cahier N°4 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Deuxième période FACE PLUS CLAIRE 2″

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TÉTI-TÉTONS

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TÉTI-TÉTONS

 

Pour refrain :

Téti, tétons, les tétons du trottoir,
Fouéti, fouettons, jouir dans le miroir,

Le fric, le flouz, puis les mots fusent
Lorsque je vous parle de fesses,
Puisqu’y’a que ça qui vous amuse
Et les sous qui vous intéresse.

Le cul, l’argent, prostitution,
Le cul, l’argent, exhibition,
Justifient-ils ces airs de fête ?
Et la bouff’ qu’est-ce que vous en faîtes ?

————————————————

Bien que nous festoyons, ne tutoies pas le bas
De mon dos par derrière. Éruption spontanée,
Fesses joufflues, rosées, pourlèche et desserts moi
De ce gland chantilly que j’ai fait prisonnier.

 

D’ailleurs, fesse-Mathieu, tu dois payer le prix,
Naturel, par ton corps, car l’esclave est en toi,
Tête sous la ceinture, et par les sens meurtris,
Tu crois vivre plus fort ce que tu n’atteints pas.

Téti, tétons, …

 

Fesse le zgoub d’abord, fouette un peu, flatte moi,
De la main, fais rougir, associe la cravache
Au plaisir de subir, rien ne s’oppose à toi,
Le sexe est libéré par toutes ces attaches.

Si primitif semblant, mégalithe dressé,
Coup de girafe qui se détache du string,
Steppe des sentiments, safari déjanté,
Où tout est simulé, dernier round sur le ring.

Téti, téton, …

 

Inhibiteur d’inhibitions, les mains, les pieds
Ligotés sur le lit, jambes écartées, bandant,
Révélateur de frustrations, gamins branlés
Par l’interdit moral, et des jeux délirants.

Forcer sur les options, faire sensationnel
Pour tenter d’oublier que l’on ne comprend rien
A ce vrai merveilleux que l’on dit usuel,
Chez qui le virtuel tue tout autre dessein.

Téti, tétons, …

 

Voici le mac éros, protecteur avant tout,
Qu’on paye et qui punit comme dilemme unique.
Règle de souteneur, et morbide grigou,
Pour qui c’est prop’, c’est net : « Tu baises ou je te nique ! »

C’est sans choix qu’on revient vers les poupées gonflées
De l’hélium illusoire issu de ces pulsions
Qu’on contrôle si mal, les sens sont condamnés
A cette humiliation d’être seul en action.

Extrait de « Cahier N°8 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Quatrième période FACE MI-CLAIR MI-SOMBRE 4 »

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SUR LE MONT ARARAT

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SUR LE MONT ARARAT

 

C’était sur le mont Ararat
Où avait débarqué Noé ;
Plus rien n’était, que des gravas,
Pourtant tout a recommencé.

Refrain :

C’est ainsi qu’se construit
Ce qui nous intéresse,
Tout revient dans la vie
A des histoires de fesses.

——————————-

Et si la poule pond des œufs,
Ce n’est pas pour nous fair’ plaisir ;
C’est pour fair’ des poussins plumeux
Que le coq va l’entretenir.

Lorsque Christoph’ Colomb partit
Chercher du sel aux Amériques,
C’était pour qu’elle dise oui
A tous leurs futurs pique-niques.

C’est l’instinct de conservation
Qui dict’ nos actes et pensées,
C’est donc pour fair’ des rejetons
Que nous devons nous démener.

Extrait de « Cahier N°1 : « RECUEIL DE PRÉSENTATION »

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SUR L’ALLÉGÉ

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SUR L’ALLÉGÉ

 

Du fond des sombres culs tristes de basse fosse
Où nous errions perdus, cherchant comme des gosses,
Est remonté un jour le poids de nos névroses
Se libérant enfin des serres du glucose.

L’anneau des calories fond devant l’aspartame,
L’huile fait eau de tous cotés, de toute parts,
Et les pâtes et le pain vont aérer nos âmes,
Allègrement bannis du fond de nos placards.

Frêles et fragil’s devienn’nt les vivants d’aujourd’hui,
Bébé lait écrémé et les courses allégées ;

S’allégeant tout autant le porte-feuille aussi
Se déleste à son tour de ce qui l’essoufflait.

Plus moyen de trouver un seul produit d’avant,
Qui fut normal bien sûr, en des temps révolus ;
Des gens comme des rocs, anormaux bien portant
Que la foule, aujourd’hui, voit et ne comprend plus.

La moutarde allégée va me monter au nez,
En ancien rescapé des bons vivants joyeux ;

Monde moderne et vide, gisant en gros pavé

Couvert de sauces à l’eau, …

                                                      …, dans des estomacs creux.

Extrait de « Cahier N°2 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Première période FACE PLUS CLAIRE 1 »

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SENSATION

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SENSATION

 

Il y avait dans l’air
Parfum de solitude,
Il y-avait dans la mer
Du goudron, du bitume,

Et plus de phare au loin …

 

Nous nous sentions perdus,
Cherchions contre vandales,
Criions au dieu Neptune
Les valeurs, la morale,

Que tant ne voyaient plus, …

 

Refrain :

Toujours plus loin, plus haut,
Réveillant le matin,
Le cœur comme un oiseau
Se lève sur demain,

Toujours plus loin, plus haut,
Travaillions le destin,
Demain sera si beau
Que nous serons sereins

**********************

Nul ne nous répondait
Sinon les cormorans
Dont les yeux regardaient
Ce noir engloutissant

Ce qu’il restait du ciel, …

 

Au cœur de la cité,
Salle des pas perdus,
Ce radeau médusé
Portait des ingénus

Implorant les seigneurs, …

 

Face au soleil levant
Nous restions confondus,
Honteux des charlatans
Qui ne regardaient plus

Mourir les cormorans, …

 

Nous y croyons pourtant,
Nous savons qu’il sera,
Chassera nos tourments
Et nous rendra l’espoir,

L’amour de cette vie, …

Extrait de « Cahier N°1 : « RECUEIL DE PRÉSENTATION »

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SACEM N°1487267

EN TOUTES PROPORTIONS

Mathieu VIGNAL est heureux de vous accueillir sur ASA-TEXTES

EN TOUTES PROPORTIONS

 

Qu’ils soient gros, qu’ils soient longs,
Qu’ils soient fessus, ventrus,
En poire, en cornichon,
Ou simplement dodus,

Ils sont féminité,
Notre premier contact,
Si doux à caresser,
Et si grands diplomates.

Quand (te) les hommes arborent
Leurs médailles de guerre,
Ou la légion qu’adorent
les faiseurs de misères,

Elles ont devant elles,
Agrafées dans leur dos,
Les tout’s premières ailes
Qui portent les marmots.

Mais c’est une pudeur
Qui se perd de nos jours,
Et l’on voit, par malheur,
Sur les plages, en plein jour,

Beaucoup plus que des dunes
De ces douces rondeurs
Comme la pleine lune
Se poser sur nos cœurs.

Ils sont premiers prémices
Du monde d’aujourd’hui,
Ils sont terre promise
Pour ceux qui l’ont construit,

Et la face cachée
De la lune n’a ja-
Mais su fair’ travailler
Si fort autant de bras.

Extrait de « Cahier N°4 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Deuxième période FACE PLUS CLAIRE 2 »

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QUI D’AUTRE Y PENSE ?

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QUI D’AUTRE Y PENSE ?

Ou

MEAUX DE LA PAUVRETÉ

 

Le désir d’un ailleurs, l’envie de ce bonheur
Si bien imaginé, ce rêve refusé
Par la peur de demain, par le manque d’espoir.
Ses yeux clairs n’essayent même plus de voir le jour.

Pour soi, pour ses enfants, de souffrir aujourd’hui
Fait espérer demain. On sait ce qu’on fera,
Comment on le fera, les moyens, le pourquoi,
Il ne pourra, bien sûr, pas en être autrement.

Peu de place et d’espace, quelques pièces à l’étage,
Vue des seuls murs d’en face. Pas pouvoir s’isoler,
Aucune intimité, peu d’air, tout trop serré,
Les plus forts sentiments sont souvent mis à mal.

Puis le couple s’effrite, l’Essentiel s’atténue,
Se dilue, s’éparpille, se perd et disparaît,
Absorbé des humeurs, noyé des aléas,
Des entraves partout, jusqu’aux moindres pensées.

Promiscuité toujours, étouffer de subir,
Voir le mal, impuissant, jamais se ressourcer.
Alors des voiles enferment, la vue se raccourcit,
L’horizon se verrouille et la pensée torture.

Toujours le bruit, le stress, les tentions, agressions,
La violence partout, la ville et ses délires,
Qu’on ne peut empêcher d’envahir, démolir,
Tarir le trésor de la récupération.

Rongé par le soucis, peur née de l’impuissance,
Fort de fragilité, le constat de faiblesse
Anéantit Morphée. Cette sale fatigue
Ronge, use et pourrit tout, c‘est l’ennemi majeur.

Café, usurpation, santé, dégradation
Les nerfs tuent le physique, le mental et le couple,
Les relations de vie ne s’en remettront pas,
L‘épanouissement à fait machine arrière.

Semblant toujours plus prés d’atteindre l’objectif,
C’est au dernier moment qu’a surgit l’interdit,
Qu’il faut se résigner. C’était pourtant si sûr !
Implacable système. Et tout est à refaire.

Pourquoi toujours pour d’autres ? Qui décide des droits ?
Après donner, souffrir, et toujours sans compter,
Contribuer sans rien recevoir en retour
Des élus qui, tout seuls, sont comme toi et moi.

Honte du moindre peu, que malgré tant d’efforts,
De maux, de sacrifices, on offre à ses enfants.
Calvaire qu’on s’était juré leur épargner
En regardant ailleurs ce que l’on espérait.

Mais le regard, autour, en voit d’autres et ceux qui,
Sans effort, sans contrainte, disposent à loisir de
Tout ce qui vient manquer. Il en faudrait si peu,
Qu’on se voit refuser. L’envie se fait colère.

L’être se sent si fort. C’est clair qu’il pourrait tout !
Humilié de faiblesse, démoli du constat ;
Des pans de soi s’écroulent, irrémédiablement,
Dans cet anonymat sans retour, sans merci.

Soulèvement tout seul, et la révolte glisse,
Il n’est pas de matière, la pression s’amplifie
Et la déflagration revient en implosion ;

L’être n’est plus qu’utile, évidé de lui même.

Extrait de « Cahier N°16 : »La Mission »

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