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FORCE RESTE A LA LOI
Devant ce crime abject, et sans preuve palpable,
Force reste à la loi, sans qui c’est l’anarchie
Qui tourmente la foule, il lui faut un coupable,
Soulagée de savoir que quelqu’un est puni.
De préteurs en prétoires, le pouvoir des médias,
La pression populaire, les savants arguments
Qui font le premier plan, qui s’insinuent, narquois,
Ont dû couper la chique à bien des innocents.
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Face aux faits, à l’horreur, face aux gens si choqués,
Insupportablement, on devait réagir,
Et sans trahir l’état des règles instituées
Il faut aller au bout de ce qui fit frémir.
Hors des commandes d’un système sans issue,
Notre justice doit trouver des responsables,
Et s’ils viennent à manquer, pas de cause perdue,
La rue s’en fait devoir, rien n’est irremplaçable.
« Devant ce crime abject …
Jouant de l’émotion, des ragots, de ces gens,
Braconniers judiciaires, ils tendent des collets
Quand les preuves ont manquées, quand la rumeur nous ment.
L’infortuné gibier fut très vite enfermé.
Ne leur manquait plus que la légitimité.
Contre tout alibi, on trouva des raisons,
Recoupant les pseudos, poussant les « si c’était … »,
Construisant ce qu’on dit « faisceau de présomption ».
« Devant ce crime abject …
Le pouvoir des médias, la foule ostentatoire,
Ont finit le travail, précédant les jurés
Qui, sans la moindre chance, et dans leur isoloir,
Offrirent un répondant à la société.
Le verdict est tombé. Que dire des valeurs
Lorsque, faute de preuve, on mange du soupçon ?
Mise à mort des dictons, adages fondateurs,
Protégeant d’interdit l’innocent en prison.
« Devant ce crime abject …
Tant d’années sont passées sur ce triste procès …
Le coupable à vieilli. Quelques irréductibles
Ont traqués, sans relâche, des brins de vérité,
Le réveil des témoins qui rend l’erreur possible.
Les commères jacassent, les incrédules, en lice,
Refusent de revoir ce qui-avait apaisé
Une aveugle vengeance, sous couvert de justice.
Qui donc pense au calvaire, l’horreur du prisonnier ?
« Devant ce crime abject …
Cagoules de la foule, plus que l’anonymat
La rumeur a tué en toute impunité,
Inquisition maligne, acolyte des lois,
Conforté dans l’erreur, préservé d’oublier.
C’est le dernier recours qui condamne au silence,
Au fond d’une cellule, oubliette moderne.
Imperfectible choix, qui nie toute innocence,
Usurpe le bon Dieu, …, la justice s’enferme.
« Devant ce crime abject …
Si longtemps sur la roue, presque comme un miracle,
Une porte s’entrouvre. Il est innocenté,
Mais les chaînes et boulets resteront ces obstacles
Qui l’entraveront, qui le suivront à jamais.
Quoi des réquisitions qui forcent le désert ?
Quoi de ces magistrats ? Des témoins mercenaires ?
Que dire de tous ces inactifs volontaires
Qui l’ont précipité dans l’erreur judiciaire ! ?
« Devant ce crime abject …
Sans ces verrous plombés combien d’autres auraient pu
Confondre les acteurs, serviteurs de la loi,
Traîtres par omission, et complices assidus
Des regards insidieux qui n’en finiront pas ?
« Devant ce crime abject …
Extrait de « Cahier N°8 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Quatrième période FACE MI-CLAIR MI-SOMBRE 4 »
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SACEM N°1487267