ÉTHER SI PRÈS

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ÉTHER SI PRÈS

Alors qu’est envahi mon être,
Voir ces vapeurs d’éther si douces,
Le plomb point par point qui s’écoule
Dans un sablier de lune rousse.

Les grains de sable au fond de l’eau
Suivent des mouvements si souples,
Alors que l’écume en haut souffle
A mon oreille quelques mots.

Là un nouveau soleil éclipse
Un instant cet astre si clair.
De ses rayons obliques pleut
Ce qui ranime les envies.

Mais la brume se lève,
Le Mistral a soufflé,
Et les couleurs reviennent
Habiller mes essais.

Elles sont toutes différentes,
Elles sont toutes et m’envahissent
Alors que nous nous confondons,
Maintenant qu’en elles je fonds.

Je suis devenu vent
Et pigment à la fois.

Nuage qui descend,
Vapeur d’un air de toi.

Quand sur la brise je m’évade,
Tout est possible, il faut choisir
Entre l’espoir et le désir,
Entre le meilleur et le pire.

C’est la haine de l’un,
Et c’est l’amour de l’autre ;

Comme tout un chacun
C’est l’amour en apôtre.

Souffle d’un zéphyr chaleureux
Veut m’entraîner, mais il m’éloigne
Vers un désir si fort, ses yeux
Reflètent en mon cœur qui témoigne.

Ça y est, je l’aperçois,
Il s’approche de moi,
Alors j’avance encore
Et là mon cœur décolle.

Certes il va s’accomplir,
Ce n’est plus qu’imminent,
Là ça va réussir,
Dans un petit instant.

Par un voile clair je le couvre,
De la vapeur je l’enveloppe,
Oui, nous sommes enfin réunis
Quand mon rêve s’est accompli.

Mais le vent se relève,
Il m’emporte, il m’enlève,
Alors je tourbillonne,
Alors je m’éparpille.

Attends ! Reste avec moi !

Reviens, tends moi la main !

Ne pars pas, tu étais là !

Ah non, …, ne reste rien!

C’est qu’il pleut, je m’éveille.

Oui, ce n’était qu’un rêve,
Et les jours se ressemblent,
Mais je l’ai cru possible.

C’est sûr et moi j’y crois,
Je le sais, toi aussi.

Cet air qui nous rassemble,
Je l’aime par ma vie.

Pourtant je sais qu’il n’est pas loin,
Pourtant je sais qu’il est si fort,
L’impression que tendre la main
Suffirait me fait presque tort.

Juste assez pour me faire attendre,
Toujours attendre encore un peu
Pour essayer, pour faire un vœu,
Oser pour réussir la chance.

Cette chance est un rêve
Et ne l’est que jusqu’à
Ce que tous ne l’appelle
Enfin réalité,

Qu’on ne l’attende plus
Mais qu’on le vive enfin.

Ce songe m’enveloppe,
Et compose mes jours
Quand sa douceur extrême
Ne cesse de grandir.

Souffrir de le sentir
Si fort d’être si près,
On pourrait le toucher,
Si tous, enfin, voulaient …

Il en manque si peu
Pour que ce soit possible,
Pour que tant soient heureux,
Que l’instant soit sensible.

Tout ne sera facile,
Mais si chacun s’y met
Des journées sans faucille
Seront la destinée.

Temps présent, tu es l’épreuve
Appelant le futur,

Et si tu es si dur,

Est-ce en gage ? …

… Est-ce en preuve ?

Extrait de « Cahier N°3 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Première période FACE PLUS SOMBRE 1 »

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SACEM N°1487267