SIMPLE CHANSON

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SIMPLE CHANSON

Si j’écris, aujourd’hui,
Une chanson de plus,
Rien qu’un texte banal
Anodin à souhait,

C’est pour vous dire un peu
Le pourquoi de mes phrases
A travers ces mots là ;
La raison du combat.

Je ne les finis pas,
Bien souvent, mes Poèmes.
Ils restent à tout jamais
Des œuvres inachevées,

Mots parsemés lancés,
Non pas par le hasard,

Mais si je travaillais
Assez pour les mixer
Je n’aurais plus le temps
D’écrire simplement.

Je perdrais, c’est certain,
Ce contact évident,
Et primordial bien-sûr,

Mais c’est la vie toujours,
La vie et ses ennuis,
La vie et ses bonheurs,
La vie et ses combats.

Au front d’un monde froid,
La chaleur de l’Amour,
Et la souffrance encore,
Sont la quête incessante

De ce qui fait les jours,
Qui en fait le pourquoi.

Pourtant j’aimerais tant
Pouvoir en vivre un peu.

Oh ! Non, pas grandement,
Sans perdre la raison
Plus que l’intimité
Ou la réalité

De la vie que j’écris,
Du message à donner,
Et de mes réflexions.
Comme tout un chacun,

J’ai les mêmes ennuis,
Aussi les mêmes choix
Et les mêmes désirs.

Si je les oubliais,
Le lucre et la fortune,
Tant de joies illusoires,

Ce fictif que je ne
Peux croire et n’attends pas
Viendrait me chavirer.

Je ne saurais longtemps
Pouvoir continuer
Toujours à vous écrire.

Ah ! Non je ne veux plus
Qu’il est normal d’avoir.

Je vous demanderais,
Si l’accord du bon Dieu,
Tant soit-il qu’il existe,
Se joint à vos pensées,

Si vous le concevez,
Un petit coin tranquille,
Tout juste quatre murs,
Et un toit, juste un toit,

Quelques pierres à vouloir
Poncer, à travailler,
Avec un peu de terre
Et un peu de verdure ;

Un endroit pour trouver
Enfin le temps d’écrire
Et le temps de penser,
Un lieu pour le recul,
La créativité.

Quand ces pensées, fugaces,
Transpercent mes journées,
Comme un tireur à l’arc
Sur la cible notoire,

Au rouge point central,
Sur le bleu si profond
Des extérieurs lointains,
Tout me rappelle au calme
Et à la réflexion.

Sur le stress aujourd’hui,
Mes œuvres inachevées
Sont ce regard furtif
Comme un vivant témoin
De trop courtes journées,

Ou plutôt bien trop vides,

Et trop vite passées.
Lorsque l’individu
Ne peut plus se poser,
Quand l’oiseau redescend
Dépourvu de ses ailes,

Comme pierre qui tombe
Au fond d’un océan,
Lorsque chacun de nous
N’a plus le temps d’avant,

N’a plus le temps de vivre

Le temps d’imaginer,

C’est dans un vide monde,
Au bas d’un puits sans fond,
Que « penser » s’est noyé,

Et l’être a disparu
Dans un gouffre béant.

Lorsqu’ils croient regarder
Quand ils ne font que voir,

Lorsqu’ils croient écouter
Quand ils ne font qu’entendre,

Lorsqu’ils croient avancer
Mais ne sont que poussés,
Mais ne sont que tirés
Par ceux qui les ont fais ;

Tout est bien calculé,
Tout si bien structuré,

Une heure pour ceci,
Une heure pour cela,

Qu’il n’est plus un moment
Qui reste inoccupé.

Ils nous parlent alors
De journées bien remplies,
De travail achevé,

Tout bien organisé‚
Qu’il n’est là plus de place
Pour la simple attention,
Pour le « Fondamental »,

Et notre esprit s’effeuille
A l’automne mental.

C’est la dislocation !
Comme un échafaudage
Où l’on ôte le pied
Qui tenait tout l’ouvrage.

Puis la pensée s’effondre,
Et jusqu’à n’être plus,

Faisant d’Individu
Une simple machine
Au service social
D’un monde mécanique

Aux entrailles duquel
On a perdu la trace
De ce qu’on disait hier
Comme étant

« l’Etre Humain ».

Extrait de « Cahier N°7 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Troisième période FACE PLUS SOMBRE3 »

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SACEM N°1487267