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EnsCli 290785
Mathieu VIGNAL salue votre visite sur ASA-TEXTES
Tous droits réservés pour tous pays par Mathieu VIGNAL©
Sociétaire SACEM N°1487267
LES VOILES DE L’AUTOMNE
Perdus dans les nuages,
Dans les chagrins d’ennuis ;
Quand l’absence surnage
Sur la mer souvenirs ;
Ils recherchent le phare
Et le port d’aujourd’hui
Où se créera l’image
Apaisant leurs envies.
Lorsque nous serons vieux
Nos étés sembleront
Les automnes pluvieux
Du temps des tentations.
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EnsCli 190385
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C’est le bonheur, la joie, ou même la tendresse
Quelques bons souvenirs, quelques instants heureux ;
N’est ce que simplement la chance de la vie ;
Tout ceci, si souvent, comme tendres caresses
Sur des blessures qui tendent à voiler nos yeux.
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VÉCU
Mathieu VIGNAL est heureux de vous accueillir sur ASA-TEXTES
VÉCU
Je crois qu’elle était jeune,
Tout du moins son allure,
Sa démarche,
Car sous les longs tissus
Je distinguais à peine …
Mais c’est sans importance.
Assorti d’un sourire,
Elle pose le sac,
Aussi plein que possible,
A coté des mendiants
Et reprend son chemin.
Ils pleuvent de « Merci ! »
Vers les voiles qui partent …
HIER A NIMES
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SACEM N°1487267
REFLETS 2 Extrait 1
Mathieu VIGNAL salue votre visite sur ASA-TEXTES
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REFLETS 2 (Extrait)
L’homme, seul, entre sur le plateau et s’adresse directement au public :
L’homme : – Accueille moi, . . .
… Tu recevras des images,
Et non des mots après des mots ;
Des mots comme des mirages,
Des images, …, mieux que des mots.
Le jeune entre à son tour, et s’adresse de la même manière au public :
Le jeune : – Ding-dong !,
Et voilà
L’inattendu passant
Qui peut changer le cours
Des berges aléatoires
Des souvenirs troublants,
La vie de chaque jour.
Le femme entre maintenant sur la scène et s’adresse elle aussi au public, d’un ton à la fois sérieux et solennel :
La femme : – Écoute !
Chut !
Écoute enfin le temps
Que d’autres font autour de toi ;
Par leurs paroles et par leurs sens,
Par gestes, par actes et par foi.
Écoute les bien, et tais toi,
Assez longtemps pour les comprendre ;
Observe les dans leurs émois ;
Sache dans leurs regards entendre.
La scène se vide alors, restant un moment vide.
Le jeune entre, en tenue militaire, sac sur le dos, vient, repart, traverse la scène de long en large, rentre et sort, regarde son fusil, dédaigneux, prend et regarde son képi, puis hoche la tête, traite de même son pantalon, ses Rangers et son treillis.
Le jeune : – Mais qu’est ce que je fait là ?,
Je n’ai rien demandé ;
Ils ordonnent à mes pas,
Il me faudrait tuer ;
Ils m’inspirent dégoût,
La haine et le combat
A moi qui suis si doux,
Victime d’être là !
Reprise en cœur de l’ensemble de la troupe (partie pouvant être chantée)
La troupe : – De tâches d’eau en tâches de sang,
Et des massacres au nom de l’argent ;
L’armée nous a formé ;
De marres d’eau en marres de sang,
Par le profit tu deviendras grand ;
Chemin de société.
De toi à moi, si tu comprends,
Le filet d’eau devient torrent ;
De toi à moi, on nous apprend
Qu’il nous faut détester les gens.
Mais qu’est ce que tu veux faire,
Dans ce monde qui tourne à l’envers ;
Mais qu’est ce que tu veux fair’,
Tout seul au fin fond de cet enfer ?
Le petit bébé qui pleurait,
Qui de nous autres dépendait ;
Va se mettre à crier !
Le petit enfant qui jouait,
Jeux innocents à la récréé ;
Va se mettre à tuer !
Mais pour pouvoir devenir grand
La première leçon est aussi la dernière ;
Et n’oublie pas, au cours du temps
Si tu n’écrases pas tu restera derrière !
De tâches d’eau en tâches de sang,
Et des massacres au nom de l’argent ;
L’armée nous a formé ;
De marres d’eau en marres de sang,
Par le profit tu deviendras grand ;
Chemin de société.
Le politique entre, l’allure déconfite de celui qui est tombé de très haut, désespéré de voir ce qui est, l’allure de celui qui à vu échouer les espoirs de sa vie.
Le politique : – Moi, tout ce que j’aimais,
Le calme et la sagesse
Hérités des anciens ;
Ces gens qui travaillaient
D’une dure allégresse,
Qui fabriquaient demain.
Ceux qui prenaient leur temps
Dans ce temps où les choses
N’étaient pas que des choses
Et modelaient le temps.
Les choses s’imprégnaient
Des vibrations d’artistes,
Artisans, violonistes,
Ceux qui les habitaient.
Le jeune revient, toujours avec sa tenue militaire :
Le jeune : – C’était un incendie dans la cave à Papé ;
Lui, du fond de sa tombe et si haut dans les cieux
N’était plus consulté des occupants du lieu ;
Et les pierres sont mortes, leur cœur a éclaté.
Si j’aimais la Maison, et l’aimais de la sorte,
C’était bien cette cave, cet endroit si secret
Et souillé maintenant par ces profanateurs
Qui, eux, ne savent pas ;
Cet endroit bien à Lui
Et fait à son image ; cet endroit partagé
Où nous avons foulé, ensembles si longtemps,
Oui, des heures durant le sable des bons vins
Et des charcuteries refaites chaque année ;
« Tourne toujours d’ici » me disait il bien fort ;
Car tous ne savent pas que des meilleures choses
Est souvent un secret détenu les anciens,
Et j’aimais ses secrets, qu’est il parti si tôt ;
Cet endroit partagé et fait à son image
Où nous avons souvent tiré tous deux le vin,
Siphonné dans nos cœurs la substance d’Amour
Pour en tirer la moelle et pour la partager,
Pour en goûter le suc ;
M’y serais je brûlé ?
Mais non, l’Amour est bon et il me l’a laissé.
Saurais je reconstruire, seul à crier au monde
Qu’il suffit de vouloir et de n’être pas seul ;
Saurais je sur ses pas, aurais je le pouvoir,
Aurais je la sagesse, de suivre jusqu’au bout
Le chemin qu’à tracé l’Amour de mon Grand-Père
Et redescendre un jour dans la cave à Papé ;
Pour la ressusciter, …
… , en y tirant le vin.
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REFLETS 1 Extrait 1
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REFLETS 1 (Extrait)
* Le couple arrive, main dans la main, et se tourne brusquement vers le public lui déclarant à l’unisson et avec enthousiasme :
Le couple : – Nous, on s’aime !,
…
Et c’est presque à l’envers
du monde d’aujourd’hui.
* Le jeune arrive, allure nonchalante, il réfléchit à haute voix :
Le jeune : – Trop de superficiel nous éloigne du ciel ;
Trop de gestes pour rien détruisent nos destins.
Ils parlent, parlent et saoulent, …, et le monde s’éloigne,
Tout se joue devant vous, notre pièce en témoigne.
* Ils marchent tous trois de long en large.
* Le jeune se retourne brusquement vers le public :
Le jeune : – Garde la dynamique !,
La dynamiqu’ te dynamise,
…
C’est de la dynamite !
* Arrive l’homme, leur déclamant (partie pouvant être chantée) :
L’homme : – Malgré vents et marées, nous croyons nos talents ;
Malgré des ventres vides, oh, nous croyons en nous ;
Quoi que ça fasse mal et que tous nous répètent,
Nous ne pouvions craquer car devant la beauté,
Devant nos convictions, ils ne comprendraient pas.
* La femme arrive, elle s’adresse à l’homme :
La femme : – C’est la lumièr’ qui descendait,
Celle qui venait pardonner,
Qui nous disait de partager
Mais ne savait pas le crier !
Dis, redis leur qu’ils le pourraient,
Qu’il suffirait, s’ils le voulaient,
D’un peu plus d’amour et de paix.
* L’homme s’affole soudain, il a les yeux qui cherchent, il se montre très anxieux, il s’adresse à la fois à la femme et au public qu’il prend à partie ;
L’homme : – Dites moi pourquoi,
Dites moi pourquoi,
Oui, dites moi pourquoi,
…
Mais dites moi pourquoi,
…
Les bombes, …, qui tombent, …, …, partout !
Il se reprend,
– Je ne comprend pas,
Je ne comprend pas,
Non je ne comprend pas,
…
Oh je ne comprend pas,
…
Dites moi, …, pourquoi pas, …, …, la paix !
* Le journaliste, assis à son bureau fixe de présentation du journal télévisé, dans un coin de la scène, l’air placide et toujours sans émotion :
Le journaliste : – C’est pire ailleurs,
…
Pourquoi se plaindrait on ?
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LE COMPTOIR ACTE XVII
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LE COMPTOIR
(En collaboration avec de Patrick AZOULAY)
Acte XVII
(Dans un bistrot populaire.)
Un homme entre, il s’assoit et commande :
L’homme : – Gargotier ! Un plat du jour !
Gargotier : – Ça roule ! Et c’est qu’il le suis à l’odeur, le monsieur, l’plat du jour !
Gargotier le sert et retourne derrière son comptoir.
L’homme sent le plat, le re-sent.
Gargotier : – Qu’est ce qu’y a ? Un problème ?
L’homme : – Vous êtes sur qu’elles ont pas une petite odeur ?
Gargotier : – Eh, dis donc ! Chez moi c’est pas des andouillettes de supermarché, hein !
C’est la moutarde, que tu sens !
De la bonne moutarde forte de Dijon !
Mais tu dois pas pouvoir t’la payer chez toi !
C’est pour ça !
T’es pas habitué !
L’homme : – Non, …, je veux dire …
Gargotier monte le ton
Gargotier : – Vous voulez dire, …, la moutarde !
L’homme : – Non, …, enfin, …, je ne sais comment dire …
Gargotier monte encore le ton :
Gargotier : – Tu veux dire la moutarde !
Et moi je sens qu’elle me monte au nez, la moutarde !
Dis donc ! Tu t’fous d’ma gueule ?
L’homme : – C’est quoi, déjà, comme plat ?
Gargotier : – Des andouillettes de gibier sauce moutarde !
Le gibier il est dans la foret, à quatre pattes, on l’entend dans la foret le dimanche matin, et ma moutarde, c’est direction Dijon, R.N.7, de la vrai moutarde bien forte ! O.K. ?
C’est pas loin d’la Bourgogne où y a du très bon pinard !
L’homme : – Des andouillettes de gibier ! ?
C’est quoi, ça, andouillettes de gibier ?
Gargotier : – Mais, j’t’en pose, moi, des questions ?
J’te d’mand’ pourquoi t’as une tronche aussi con ?
J’te d’mande pourquoi entre une départementale et une vicinale y faut jamais prendre la départementale ?
J’t’emmerde, moi, avec des conneries pareilles ?
Tu sais mêm’ pas c’que c’est des andouillettes de gibier et tu la ramènes ?
Faut que j’te fasse un dessin ?
L’homme : – Euh, …, non !
Gargotier : – Bah ! Faut qu’on l’aim’ ce métier ! Quand on voit ça, …
C’est vraiment jeter du lard aux cochons !
L’homme : – Euh, …, du lard aux cochons ?
Euh, …, je ne comprends pas !
Gargotier : – Oooh !
C’est pas possible !
J’vais m’le faire !
Le microbe !
La demie portion !
C’est pas vrai !
J’vais me faire une gâterie !
J’te dis qu’c’est d’la moutarde !
L’homme : – Vraiment ?
Gargotier : – Ouais !
De la moutarde !
Avec des grains malaxés !
Tu sais c’que c’est, d’la moutarde ?
Elle est pas assez bien pour toi, ma moutarde ?
Elle te plaît pas, ma moutarde ?
J’te dis qu’c’est d’la moutarde !
L’homme : – Bon ! Bon !
Euh, …, d’accord !
Gargotier : – De la moutarde de gibier façon andouillettes !
Et puis, dis donc, tes agglomérés d’viande, les dix pour douze cinquante, quand tu vas dans ton supermarché pour fauchés, tu l’emmerdes pas l’épicière, quand t’y vas !
Hein !
Quand t’as des érections de boutons l’lendemain, tu les emmerde pas les patrons !
Alors !
Tu vas quand même pas nous gonfler avec mes andouillettes !
C’est du pur produit d’terroir, qu’ils appellent ça !
Tu sais c’que c’est qu’le terroir ?
Made in France !
N.F. !
Norme Française !
Eh, c’est marqué !
Tu veux voir l’étiquette ?
N.F. !
Silence.
Gargotier se retient, prend son souffle, se calme un peu :
Gargotier : – Enfin, puisque j’te dis qu’c’est la moutarde !
L’homme : – Vraiment ?
Gargotier pète les plombs :
Gargotier : – Ouais ! La moutarde !
Tu l’aimes pas, ma moutarde ?
Elle est pas assez bien pour toi, ma moutarde ?
Elle te plaît pas, …, ma moutarde ?
J’te dis qu’c’est la moutarde !
L’homme : – Bon !
D’accord ! C’est très bon !
C’est vraiment de la moutarde de gibier façon andouillettes!
… Euh, …, enfin, …, du, …, des, …,
enfin, c’que vous voulez !
… Mais c’est très bon !
… Et puis ce petit goût de faisandé ! …
… C’est vraiment des andouillettes de moutarde à la sauce gibier !
… Aucun doute !
… Si vous voulez !
Gargotier : – Bon ! A la bonne heure !
On sait prendre de bonnes résolutions !
Gargotier se tourne à part :
Gargotier : – Y va quand même pas m’mettre l’hygiène sur le dos, ce con !
Avec sa gueule de rat qui pue à trois kilomètres !
Y sont déjà venu quatre fois cette année et y m’lacheront plus, ces cons !
Avant on leur donnait des enveloppes ! Avec un muscadet, euh, après c’était on y r’tourne !
Puis j’étais tranquille !
Y r’sortaient bourrés ! Y z’avaient mill’ balles ! On les entendait partout !
…
Maint’nant y sont d’venus honnêtes ! Ou presque ! Y font ça à grande échelle !
Toutes les grandes surfaces leur donnent dix mill’ ball’s ! J’peux pas lutter !
… On appelle ça la concurrence !
… Putain !
Est c’que je vais voir, moi, c’qu’y mett’nt dans leurs assiettes, eux !
Silence.
Gargotier reprend, toujours à part :
Gargotier : – Avec tous les plats avariés que j’ai dû vendre depuis vingt ans pour faire mon beurre !
Merde, quoi !
Y vont quand mêm’ pas m’avoir maint’nant !
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LE COMPTOIR ACTE XII
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LE COMPTOIR
(En collaboration avec Patrick AZOULAY)
Acte XII
(Dans un bistrot populaire.)
Entrent deux jeunes, un français et un Nord-Africain.
Français : – Deux pastis !
Gargotier : – Tout d’suite !
Pendant qu’il les sert commence leur discussion :
N-A. : – Putain, y m’ont encore fait chier avec les contrôles ! Z’arrêtent pas !
Et comme par hasard ça tombe toujours sur les beurres !
Français : – Non ? !
N-A. : – Si ! Puis t’as vu comm’ j’suis bâti !
Y s’en prennent jamais aux grands costauds, chez les beurres !
Et pour moi, c’est pas du gâteau, eh ! Ils prennent toujours des p’tits beurres !
Hé ! Des p’tits beurres pour leur quatre-heures !
Silence.
Français : – Qu’est ce qu’y t’voulaient, encore ?
N-A. : – Eh, contrôle des papiers, hé ! Parait qu’y encore eu un casse cett’ nuit, hé !
Français : – Mais t’y est pour rien, toi !
N-A. : – Ouais ! C’est c’qu’je leur ait dit !
Moi, comm’ j’leur ai dit, je suis honnête et j’essaie d’m’en sortir ! J’cherch’ du boulot !
Français : – Et y t’ont quand mêm’ emmerdé ?
N-A. : – Hé, j’leur ai dit, pouvez m’fair’ confianc’ !
Y a un flic qu’à dit « Non ! », hé !
J’ai fais « Pourquoi ! », oh ? !
C’est pa’c’que j’ai 27 ans et six ans de tôles, qu’y m’font pas confianc’, hé, ils ont dit, ces cons ! »
Silence.
N-A. : – P’tant, …, j’leur ai même montré ma carte A.N.P.E. ! Rien à faire, hé !
Français : – Ah, putain ! Les cons !
N-A. : – Comment tu veux y arriver si tout d’suite, sans raison, on t’fait pas confianc’, hé, quand tu dis qu’t’es honnête !
Français : – C’est vrai, ça !
N-A. : – Les cons, comm’ j’leur ai dit, six ans de tôle, c’est rien ! C’est des erreurs de jeunesse ! Maintenant j’ai 27 ans ! A qui c’est pas arrivé, hé ?
Et le flic y m’a répondu : « A moi ! », oh !
Silence.
Français : – Ben c’est vrai, ça ! A qui c’est pas arrivé ?
N-A. : – Ah, tu vois ! Ça t’es arrivé, à toi aussi !
Français : – Non ! Pourquoi ?
Silence.
N-A. : – Et puis, l’autre jour, je suis allé chez les parents de ma femme !
J’chui allé voir sa mér’, hé !
J’lui ai dit comm’ ça, ta fille, maintenant, ell’ me prend la tét’ ! J’te la ramén’, hé !
Français : – Comm’ ça ? !
N-A. : – Ouais, hé ! J’lui ait dit comm’ ça !
Puis y sont pas facil’s les parents ! Y’avait l’pèr’ qu’écoutait derrièr’ la port’,éh !
L’est sorti, et l’a dit comm’ ça : « On la renvoie au bled ! Ell’ va pas nous fair’ chier, celle là ! »
Français : – Et alors ?
N-A. : – Alors, j’ai compris qu’y valait mieux pas la laisser de suite !
Français : – Et t’as fait quoi ?
N-A. : – Je l’ai gardée pour voir, on s’est expliqués, hé, et maintenant ça va mieux, euh !
Français : – Putain, t’as raison qu’y sont pas commod’s ses parents !
N.A. : – Putain non, hé ! Sont pas commodes !
Français : – Et ça va mieux ?
N.A. : – Ouais ! Elle a compris !
Et quelque part c’est bon d’avoir la femme à la maison, hé !
J’chuis pas rétrograde, hé ! J’chuis moderne, moi ! Hé ! Où tu vas ? Hé !
Silence.
N-A. : – Et maintenant que j’suis avec ell’, j’ai plus envie de fair’ des conneries, hé !
Français : – Qu’est c’tu veux dir’ ?
N-A. : – J’veux un’ vie tranquille ! J’cherch’ du boulot, mais c’est dur, j’trouv’ rien !
Et les flics y font toujours chier, hé !
Vont m’obliger à recommencer, s’ils continuent !
Mais, moi, j’l’comprends, lui, hé, « Mickaël Jackson », con !
Y s’est fait blanc hé ! Comm’ ça on lui d’mand’ plus ses papiers, oh ! Hé ! Il est pas con, lui !
Avant, à Harlem, con, cinquante fois par jour on devait lui demander ses papiers ! Hé !
Maintenant il est blanc !
Et maintenant l’est tranquille, lui !
Hé ! Oh ! Hé ! Où tu vas ! Hé !
Français : – Putain, ouais !
N-A. : – Y vont m’obliger à recommencer s’ils continuent, hé ! Les flics, con !
Hé ! C’est leur faut’ si on peut pas s’en sortir !
Français : – Ouais !
N-A. : – Puis leur ai expliqué mais veul’nt rien comprendre ! Eh ! J’fais d’mal à personn’ !
Chuis honett’ , moi !
Moi, j’braquais qu’les rich’s, hé !
Eux, y s’en fout’nt ! Alors je f’sais d’mal à personn’
Français : – Ah, ouais ? !
Et comment tu savais s’ils étaient riches ?
N-A. : – Eh, putain ! Tu me prends pour un con, là ! Con ! Hé !
Je l’sais s’ils sont riches ! Hé ! Ils ont une odeur, éh, les riches !
C’est comm’ nous, on dit qu’on a une odeur de mouton ! Con !
Hé ! Où tu vas, là ! ?
Eux aussi, ils ont une odeur ! Hé ! Normal ! Oh ! Chacun son odeur !
J’fais d’mal à personne, moi ! Hé !
Français : – C’est vrai, ça ! Tu leur as expliqué, aux flics ?
N-A. : – Ah, ouais, hé ! Bien sur que j’leur ai expliqué que j’braquais qu’les rich’s !
Français : – Et pas moyen ! ? Y compren’nt pas ? !
N-A. : – C’est comm’ les commerçant !
Les petits, s’tu les braqu’s, tu les mets dans la merde ! Moi, j’braquais qu’les gros !
Français : – Ah, bon ? ! Les gros, heu, les obèses ?
N-A. : – Eh non, hé ! J’les baise pas, oh !
Non ! Con !
Les gros commerces ! Les supermarchés, hé ! Eux y s’en fout’nt ! Eux ! Hé !
Français : – Putain, et les flics y peuv’nt pas comprendre ça ?
N-A. : – Non ! Rien à fair’ !
Quand tu leur dis qu’tu braqu’ que les gros, et ils s’énervent, hé !
Comm’ s’ils préféraient encore que j’braque les petits ! ces cons !
Les p’tits, tu les fous dans la merde, si tu les braques ! Et où tu vas, hé !
Français : – Putain ! C’est vraiment des cons !
N-A. : – Puis moi faut plus qu’je déconne, hé ! Y m’surveillent de prés, hé !
La premièr’ connerie y m’renvoient au bled ! Je l’sais, hé ! Y m’l’ont dit !
Français : – Ah, hé, oh, là ! Là faut pas déconner !
N-A. : – Ah, putain non, hé ! C’est vraiment mal fait le systèm’ en France !
Quand t’as réussi à rentrer et qu’tu veux t’en sortir, si y a personn’ de solid’ pour t’aider, tu peux pas y arriver, hé !
Et ils veulent te sortir pour plus pouvoir rentrer ! Hé !
C’est vraiment un systém’ de merde, la Franc’, hé !
Ça t’dégouterait d’y rester !
Français : – Ouais ! Mais faut pas déconner, hein, si tu veux pas retourner au bled !
N-A. : – Putain non ! con ! Risque pas, hé ! J’veux rester ici, moi ! J’chuis français autant qu’toi, hé !
Français : – Ah, hé, ouais, ouais, ouais !
Mais t’es arabe quand même !
N-A. : – Ouais, mais un arabe français !
Silence.
Français : – Putains de flics ! Vraiment des caves !
N-A. : – Ah, ça ouais, hé !
Oh, hé, hé, oh, hé, hé, hé, hé, hé, hé,
Français : – Stop !
N-A. : – Ouais, hé ! !
Putain hé, en v’la un qu’arriv’ ! Allez, va, hé !
(Un policier entre dans le bistrot)
Laiss’ la monnaie, on s’arrach’, hé ! Regarde !
Y va app’ler les flics, là, le flic, hé ! J’le connais, éh ! J’chuis déjà venu, hé !
Euh, …, Gargotier, hé !
Et il m’en veux, en plus, le flic, c’est une teigne, hé !
Y peux pas voir les blancs arabes, lui !
Français : – Et pourquoi tu dis ça ?
N-A. : – Parce que chaque fois qu’y a un mec qui vient ici boire, il dit deux blancs !
Enfin, .., jamais un blanc ET un beurre !
Français : – Ah, ouais, hé, enfin, c’est pas grave !
Français pose l’argent sur la table et ils sortent rapidement.
Le policier s’approche du comptoir.
Policier : – Gargotier, un coca, s’il vous plaît !
Gargotier le sert.
Gargotier : – Alors, en service ?
Policier : – Oui ! Tout va bien ici ?
Gargotier : – Tout va bien !
Policier : – Alors je continue !
Il finit son verre, pose la monnaie sur le comptoir et part.
Poivrot : – T’as entendu le jeune, là ?
Gargotier : – Ouais !
Poivrot : – On a fait quand même pas fait six an de tôle à vingt sept ans par hasard !
Fada : – Mais il a dit que c’était une erreur de jeunesse, comme tout le monde !
Poivrot : – Et toi t’as fait six ans de tôle, toi, pour une erreur de jeunesse ?
Fada : – Non, mais c’est différent ! Et puis, puisqu’il l’a dit ! »
Poivrot : – Et pourquoi ? Pourquoi ce s’rait différent pour toi ?
Fada : – Parc’que je suis pas comme tout le monde, moi ! Tu me le dis tous les jours !
J’suis comm’ moi, moi !
Poivrot : – Heureusement pour tout le monde ! Mais c’est pas le problème !
Epilog entre et dit spontanément :
Epilog : – Oui, mais …
Poivrot le coupe tout aussi spontanément :
Poivrot : – Y a pas de mais qui tienne !
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REFLETS 3
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REFLETS 3
ONE-MAN-SHOW
Amis du verbe, du drame et de la dialectique, bonjour !
Je me présente ?
…
Présentateur !
…
Hum ? Vous dites ?
…
De quoi ?
…
Ben, …, de ce que vous voulez
…
De n’importe quoi
…
Déjà, je présente,
…
Je représente,
…
Devant vous,
…
Alors, si, en plus, il faut …
… (Court moment de réflexion)
Voyons
…
Présentateur de nouvelles !
…
Fraîches
…
Les nouvelles
…
Fraîches
…
Fraîcheur
…
Climatisation
…
Frigo
…
C’est frais, quand ça sort du frigo, les nouvelles, par exemple,
…
Le journal,
…
Nouvelles fraîches quand tu le sors du réfrigérateur,
…
Oui, fraîches, frais
…
(Silence prolongé avec regards au public en marquant l’interrogation)
…
Souffleur !
…
(Regards au public en marquant l’interrogation)
…
Souffleur !
…
(Regards au public en marquant l’interrogation)
…
Enfin, …, souffleur !
…
(Regards au public en marquant l’interrogation)
…
Vous trouvez pas qu’il fait chaud, ici ?
…
(Regards au public en marquant l’interrogation et en s’essuyant le front)
…
Souffleur ! ?
…
(Regards au public en marquant l’interrogation)
…
Comment est-ce possible ?
…
Pas de clim, et même pas de souffleur !
…
Pour faire un peu d’air
…
Ben oui, fait chaud, ici
…
Comment ça ?
…
Bien sûr, si je demande un souffleur, c’est pas pour me souffler, c’est pour souffler
…
Ventilation
…
A l’ancienne
…
Et privilège
…
Ancien
….
Le souffle de souffleur qui soufflait sans me souffler
…
Bon, enfin, z’allez pas m’en faire un fromage
…
D’ailleurs, la cuisine, aujourd’hui, c’est pas comme mon texte
…
Allégée
…
Mais non, la cuisine, pas mon texte
…
(En aparté) D’ailleurs, entre nous, …
…
Z’avez l’impression d’en avoir pour votre argent, vous ?
…
Parce qu’avec l’allégé, y a pas que la bouffe qui est allégée,
…
Le porte-monnaie aussi
…
Après
…
Régime pour tout le monde
…
Moins t’en as dedans, plus tu en sors
…
Et y’en a plein qui trouvent ça normal !
…
La valeur vient de la rareté, donc,
…
Moins y’en a dedans, …
…
Alors qu’avec mon texte
…
C’est dedans qu’y en a plus
…
Après
…
Mentalement
…
Culturellement
…
Ça t’enrichit
…
Quoi que t’en penses,
…
D’ailleurs, ami du drame, du verbe et de la dialectique, avant de sortir
…
N’oublie pas
…
Le petit
…
Le petit plus, quoi
…
(Reprise du sérieux)
…
Présentateur de nouvelles,
…
Fraîches.
…
Tiens, l’éducation nationale !
…
Cette année : « Réforme de l’éducation nationale ! »
…
(Ecoute interrogative du public)
…
Mais non, j’ai dis fraîches, les nouvelles
…
(Regard d’évidence au public)
…
Bien sur, la dernière
…
Réforme
…
Celle de cette année
…
De toute façon, y’en a une tous les ans
…
Périmée l’année d’après
…
Et dont on n’aura jamais le temps de voir les résultats
…
Va comprendre
…
Toujours que tu ne peux pas te tromper
…
La réforme de l’éducation nationale, c’est toujours une nouvelle fraîche
…
Mais c’est jamais la bonne
…
Réforme
…
Puisqu’il y en a une tous les ans !
…
La surpopulation carcérale !
…
C’est pareil
…
Tu peux pas te tromper
…
Réforme tous les ans
…
« La réforme nouvelle est arrivée ! »
…
Celle de l’année
…
Nouveau programme
…
Nouveaux projets
…
Aménagements
…
Répartitions
…
Constructions
…
Toujours plus de prisons
…
Toujours plus surpeuplées
…
A croire qu’on peut réserver sa cellule sur plan
…
Et qu’ils pratiquent le surbooking
…
Non maîtrisé
…
Alors il faut des réformes
…
Pour maîtriser
…
Là aussi, nouvelle fraîche !
…
Plus t’es dans la merde,
…
Plus t’es dans la merde !
…
Et les H.L.M. des quartiers ghettos
…
Encore idem
…
Plus ils en font
…
Plus il en faut
…
Ou peut-être le contraire,
…
Les H.L.M.
…
Nouvelle toujours fraîche
…
Constat affligeant
…
Aussi terrible que déplorable
…
Et non périssable
…
Avec les H.L.M.
…
Les Habitations aux Logements Minables
…
Dans ces quartiers ghettos
…
Dix étages
…
Quand c’est pas quinze
…
Quatre apparts par étage
…
Au moins
…
Je minimise tout
…
Sinon, des fois, tu peux même pas imaginer
…
Deux cent quatre vingt mètres carrés au sol
…
Environ
…
Cent cinquante personnes
…
Empilées
…
En minimisant au maximum
…
Une personne pour deux mètres carrés au sol
…
Habitations intensives
…
En batterie
…
Pardon
…
Industrielles
…
Très économiques
…
Parce qu’on a beau dire qu’ils bénéficient d’avantages
…
Ou davantage
…
Faut pas oublier, dans ces quartiers,
…
Eux, ils sont vraiment dans le caca
…
La plupart du temps
…
Tous les jours
…
Avec le bruit
…
La violence
…
L’irrespect
…
Le stress
…
Le manque de sommeil
…
Les trafics
…
La peur
…
Pas de sous
…
Pas de vacances
…
Plus t’es dans la merde …
…
Alors que dans les quartiers résidentiels
…
Même en minimisant tout,
…
C’est le monde à l’envers
…
A l’envers des H.L.M. dans les quartiers ghettos
…
Même en minimisant tout
…
Puis les usines
…
Dans les usines
…
La densité d’ouvriers par rapport à celle de patrons
…
Mais là, c’est normal
…
Faut des patrons riches pour faire travailler des ouvriers pauvres
…
Qui enrichissent les patrons
…
Riches
…
Pour qu’ils puissent faire travailler les ouvriers
…
Pauvres
…
Z’ouvriers
…
Contents de travailler
…
Pour des patrons
…
Riches
…
Parce que les ouvriers, eux, quand ils perdent leur job, z’ont pas droit aux stock-options
…
Qui leurs sont dus
…
En principal
…
Pauvres
…
Z’ouvriers
…
Qui n’en verront jamais la couleur
…
Les ouvriers,
…
Quand ils sautent,
…
Ils sautent,
…
Sans parachute,
…
Doré,
…
Le parachute
…
Je peux vous présenter des collègues,
…
Histoire de passer le temps,
…
Mes collègues
…
Personnellement à moi
…
Comme mon collègue penseur,
…
Mathieu,
…
L’intellectuel
…
Tu sais, celui
…
Le seul
…
Qui a lu l’encyclopédie sur la vie sexuelle des crevettes
…
En trente deux volumes !!!
…
Masturbation intellectuelle à tous les étages
…
Grisé par la matière grise en action
…
Le mec
…
(Regard au public pour comprendre sa question)
…
Comment je sais qu’y a que lui qui l’a lu ?
…
Parce qu’on n’en a vendu qu’un seul exemplaire
…
De l’ouvrage
…
Le sien !
…
C’est mon collègue éditeur
…
Albert
…
Qui me l’a dit
…
Lui, Albert, l’était sûr de toucher les écologistes sur la baisse de reproduction
…
Des crevettes,
…
Il comptait sur l’intérêt des pisciculteurs, des producteurs de poissons et crustacés
…
Personne a mordu à l’hameçon
…
Et plouf, ce fut un flop
…
Un coup d’épée dans l’eau
…
Enfin, le penseur,
…
Il me dit :
…
« On parle,
…
On gesticule
…
On s’interpelle
…
On s’active
…
Toute ces choses qui donnent l’impression d’être quelque chose de considérable dans l’univers,
…
D’exister.
…
Puis il y a les passions
…
Qui, seules, donnent tant de force
…
Ce sentiment d’importance réelle
…
Quelquefois de puissance
…
Enfin, le recul, nous dit qu’on en fait si peu
…
Alors autant que ce soit fort
…
Pour concentrer
…
L’éternité,
…
Sinon, voir passer la vie …
…
Tiens, toujours le penseur, l’intello,
…
L’autre jour il évoque la réalité virtuelle
…
Quelle expression stupide !
…
Il dit : « Et patati !
…
Je réponds : « Et patata !
…
Le matheux,
…
Paul
…
Lui aussi, c’est pas rien
…
Et c’est rien de le dire
…
Si j’ose dire,
…
Il m’a scotché
…
Avec cette colle :
…
Le gasoil est moins taxé que l’essence
…
Le brut augmente
…
Et le gasoil augment plus vite que l’essence
…
Alors que ce devrait être le contraire
…
Va comprendre
…
Et si t’as pas compris
…
C’est qu’on a raison
…
De nous prendre pour …
…
Non, eux, pas nous, de nous prendre, nous, pas eux, pour des …
…
Ben oui, eux pour nous, nous pour eux
…
Un pour tous et tous pour Dieu
…
Car tous pourris
…
Non,
…
Eux
…
Pourris
…
Pas nous
…
(Les 12 répliques suivantes avec l’accent maghrébin)
Tu sais
…
Oui tu sais
…
Mon frère
…
Sigmund
…
Mais non
…
Pas mon frère Sigmund
…
Mon frère
…
Sigmund
…
Mon collègue
…
Philosophe,
…
Il faut le suivre
…
Des fois
…
Et pas n’importe où
…
Fais gaffe, quand même
…
Il m’a encore dit un truc
…
Que je continue de réfléchir
…
Depuis une semaine
…
Parce que je suis têtu
…
Moi
…
Pitt Bull cérébral
…
Qui lâche jamais le morceau
…
Jusqu’au bout
…
C’est comme avec cette boisson gazeuse, tu sais
…
Si tu la secoues beaucoup
…
Tu peux décoller la pulpe du fond
…
Dès fois
…
Mais là
…
Y a rien qui se passe
…
Et quand j’aurai fini de réfléchir
…
Ben, ce sera comme d’habitude
…
Toujours pas compris
…
Ecoute un peu c’qu’il m’a sorti :
…
« La créativité et son interprétation ne peuvent pas être mécanisées car elles sont créations humaines, et l’humain, seul, peut les reconnaître »
…
T’as compris, toi ?
…
Puis, pour imager, il ajoute que ce tableau qu’il trouve si beau n’intéresse pas du tout son chat !
…
Alors là
…
Le chat
…
Pour un Pitt Bull
…
Ça devient terrible !
…
Mais mon pote philosophe, terrible !
…
S’arrête jamais
…
Encore,
…
L’autre fois, il m’interroge :
…
« Vivre sans amour ? »
…
Puis il enchaîne :
…
« Inhumain,
…
Innanimal »
…
Et alors ?, que je lui dis
…
« Alors regarde !
…
Donner aux enfants les armes pour se battre au mieux dans ce monde hostile,
…
Et cultiver l’Amour indispensable,
…
Attention aux fausses routes ! »
…
L’ami d’enfance
…
‘Tibou
…
Qui a eu sa maison inondée
…
Révolté :
…
« Les assureurs, c’est comme les banquiers !
…
Plus t’es dans la merde …
…
Plus t’as besoin
…
Moins on t’aide
…
Et inversement »
…
Quand j’en ai parlé au penseur
…
Tu sais,
…
Mathieu
…
Ben oui,
…
Celui de tout à l’heure
…
L’a répondu sans précision :
…
« On nous noie d’informations secondaires pour justifier des objectifs inavoués »
…
J’ai encore pas compris, mais cette fois, j’ai réagi, et toc, du tac au tac :
…
« L’éthique est optionnelle »
…
Là, j’ai cru marquer un point
…
La boule au but, et bang,
…
Il me renvoie :
…
« Certes, d’autant que l’humilité n’est plus de mise
…
Ah que néni !
…
Quoi qu’elle soit si riche
…
Car on n’avance qu’en admettant ses faiblesses
…
Ses lacunes
…
Ou ses espérances
…
Culturellement,
…
Spirituellement, bien sur
…
L’enrichissement »
…
Et comme si le penseur suffisait pas, y’a Morgane
…
Morgane la sociale
…
Ou sociologue
…
Du moins, l’humaine, simplement
…
C’est une nana qui veut tout analyser
…
Qui se dit amoureuse des mots
…
J’aimerais être un mot
…
Quelquefois
…
Surtout quand je la vois
…
Mais quel mot ?
…
Faudra lui demander
…
Parce que
…
Elle aime quand ils sonnent,
…
Les mots,
…
Des fois, je me demande elle n’aurait pas plutôt du être prof de français
…
Ou de philo
…
Non, plutôt de théâtre
…
Ou mieux, de poésie
…
Mais, elle,
…
La poésie
…
On a tendance à l’oublier dans les matières scolaires
…
A tord
…
Dommage
…
Bref
…
Elle vient me parler des fidélités
…
Des infidélités
…
Et elle me dit :
…
« Bien des fidélités sonnent la fin des dus, de fait ou de visu, aux partis, entreprises, finances et capitaux, au couple»
…
« Certes oui, qu’elle ajoute, bien des fidélités défilent maintenant disant se mériter et flattent leurs auteurs »
…
Puis quand je lui demande de s’expliquer un peu parce que je n’ai pas tout suivi, compris, elle me parle des
« Maux qui prennent en défaut ces plaidoyers du faux, des défilés d’infidélités sous couvert de pseudos, de valeurs, morales et de contrats qui couvrent ou qui découvrent sans être à découvert dans les fidélités dues »
…
Ben,
….
Quand elle a fini
…
Pour tout comprendre
…
Vaut mieux qu’elle te donne le texte par écrit,
…
Et encore,
…
J’y réfléchis une semaine
…
Je reviens poser des questions
…
Puis je réfléchis encore
…
Y a Baba
…
Baba l’zen
…
Très cool ,
…
Ben, l’zen
…
L’écolo, quoi,
…
Le gars qui te dit :
…
« Moi, de toute façon, je suis pour
…
Je suis toujours pour
…
Parce que quand tu es contre
…
Tu te fais des ennemis
…
Pas quand tu es pour »
…
Je lui demande alors s’il est aussi pour ceux qui sont contre ceux qui sont pour sans être ceux qui sont pour
…
Il a réfléchi
…
Une semaine
…
Chacun son tour
…
Puis il m’a dit,
…
Une semaine après
…
« Cherche pas à m’embrouiller !
…
T’y arriveras pas
…
C’est comme ma compagne
…
Qui est un peu compliquée
…
L’autre jour, elle me dit, alors que j’étais contre elle :
…
« Qu’en scrutant le prochain scrutin, les pours et les contres ouvrent la voie aux voix des blancs pour un monde bien noir »
…
Alors, quoique contre elle, j’étais contre elle.
…
Bon, enfin, mes amis,
…
Cette histoire des mots
…
Et de démos des mots
…
Finit par commencer à m’épuiser
…
(Regard sur la montre à gousset)
…
Amis du verbe, du drame et de la dialectique, au revoir !
…
D’ailleurs, ami du drame, du verbe et de la dialectique, avant de sortir
…
N’oublie pas
…
Le petit
…
Le petit plus, quoi.
(Sortie sans épilogue)
RIDEAU
Tous droits réservés pour tous pays par Mathieu VIGNAL©
SKS FAIS POUR LA POLITIQUE ?
Mathieu VIGNAL salue votre visite sur ASA-TEXTES
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FAIS POUR LA POLITIQUE ?
« Tu crois que je suis fait pour la politique ? »
« Faut voir »
« Voir quoi ? »
« Imagine :
T’es sur un chemin de campagne, peinard, tu regardes la nature, les arbres, les oiseaux,, un peu la route aussi, tu patiente au passage du troupeau de mouton qui traverse la chassée, puis, au détour d’un virage, encore plus lent que toi, un tracteur agricole juste devant toi, que fais-tu ? »
« Je double »
« Tu quitte le chemin, voici la départementale, et là, un camion de chantier qui se traîne …
Que fais-tu ? »
« Je double »
« Voici un bus scolaire,
Que fais-tu ? »
« Je le double »
« Une voiture de touristes qui … »
« Je double »
« Tu arrives sur l’autoroute »
« Enfin, j’accélère et je double »
« Quoi ? »
« Je sais pas mais je suis sur l’autoroute et je double »
« Alors, camion »
« Doublé »
« Auto »
« Doublé »
« Moto »
« Doublée »
« Péage »
« Je freine, je râle d’attendre aux caisses, je paie et j’accélère »
« Vélo »
« Doublé »
« Tracteur »
« Doublé »
« Camion »
« Doublé »
« Voiture »
« Doublé »
« Tu arrives au Palais »
« Quel palais ? »
« Ben, le Palais, l’Elysée, le pouvoir, l’état, la politique, … »
« D’accord, Elysée, Matignon, Sénat, …, même procédure mais d’abord : Temps mort et vérification »
« De quoi »
« Des rétros, là c’est capital de voir ce qui vient par l’arrière ! »
« Ah ouais ? »
« Ouais ! »
« Et puis ? »
« Pareil, je vois, j’accélère, je déboîte et je double, je les double tous, l’un après l’autre toujours un œil dans le rétro … »
« Et au bout ? »
« Au bout, quand y’en a plus devant, je demi-tourne, ils sont tous là, en face et je suis le premier, le chef, leur roi, l’empereur … LE SUPRÊME ! »
« C’est clair, t’es fait pour ! »
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