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QUI DONC DANS CINQUANTE ANS ?
Platane centenaire, placette improvisée.
C’est le bar du village. Près d’un très vieux muret,
Son précieux banc de bois porte les trois Papés
Qui discutent et qui blaguent, la canne et lou capeu.
Quand la fraîcheur du soir se répand sur le sol,
On n’entend plus de bruit, seulement les palabres ;
On ne voit plus de jeune, ailleurs jusqu’à demain ;
Rien que les trois Papés en terrasse du bar.
Seraient-ce leurs épouses assises en face d’eux ?
Sur des pierres si vieilles il y a quatre femmes,
Qui, non plus, n’ont pas d’âge, et figées pour toujours.
Cet immortel tableau pâlira-t-il un jour ?
Ces hommes fatigués, quoique toujours valides,
Sont le cœur du village, sont le sang de ses rues,
Et sur leurs dos voûtés, leurs épaules et leurs reins
La marque du labeur, des luttes et de l’amour.
Par ces femmes qui parlent, et qui parlent encore,
Reviennent les histoires qui, toujours plus anciennes,
Alimentent et ravivent, sur un fait anodin,
Tout le savoir acquis, mémoire de l’endroit.
Le plus jeune se lève et s’en va vers chez lui.
Peut-être le premier partira-t-il alors.
Doivent-elles penser qu’elles resteront seules ?
…,
Et la place se vide, …, jusqu’au soir de demain.
Extrait de « Cahier N°6 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Troisième période FACE PLUS CLAIRE 3 »
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SACEM N°1487267