TUMULTE

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TUMULTE

Les avions bombardiers bombardaient,
Tuant nos souvenirs au passé,
Allumant un feu sombre étouffé
D’inquiétude et de pleurs sans fumée.

Quand enfin le grand carnage fut
Achevé ne restaient qu’à leur ailes
Accrochés les lambeaux, rien de plus,
Du profond de nos êtres, en séquelles.

Seule était, derrière eux, cette image,
Si floue et déjà fausse, n’ayant plus
De raison d’exister. C’est l’image
D’un temps passé dés lors révolu.

Le grand vide, les ruines du savoir,
S’était installé sur le sol froid,
Sous nos pieds. Nous savions ne pouvoir
Plus n’en parler qu’à tort, sans émoi.

N’est plus que prendre tout ce qui passe
Sur la vide et la déserte route,
Pillée par la peur et nos déroutes.
Seul ici, oui seul l’air du temps passe.

Voyager sur l’espoir d’un futur,
Depuis très longtemps condamné par
Le passé, le vital, les morsures,
Essayés, en vain. C’est le départ.

Tendre la main vers tout ce vide qui nous cerne,
Dans les tourments de nos cerveaux trop grands pour y
Loger sans le perdre l’on ne pourrait moins terne
Petit grain de la simplicité de la vie.

Tendre la main vers tout ce vide et s’étonner,
Sur le drap recouvert de fumée des dégâts,
De ne rien recevoir et ne pouvoir donner
Rien à qui que ce soit, …, voir que nul n’est plus là.

Tendre la main vers tout ce vide et, très surpris,
Ne, ne plus la voir car bouffée par le besoin
Immense de tendresse, par le sens de la Vie,
Présent autour de nous, trop absent dans nos mains.

Soudain la terre tremble sous nos
Pieds quand ces vibrations nous emplissent
Des ondes montant de bas en haut
Que notre civilisation prise.

C’est le bruit sourd, lourd, du métal sur le métal,
De l’ignorance et du savoir sur le néant,
Du pourquoi de nos actes, le quotidien banal,
Éternelles journées, sans après, ni d’avant.

C’est la réalité d’absence de fusion,
De toutes ces rencontres, réelles et bien trop rares ;

C’est la raison de trop de contacts inféconds
Qui, de ces amitiés, retardent le départ.

C’est le sens de ce choc sans appel,
De la puissance démesurée,
De l’argent, du temps pour le gagner,
Et ces valeurs bien trop matérielles.

C’est l’image d’un monde peuplé d’inconnus,
Si nombreux et si proches qu’ils ne se voient plus ;

C’est l’image d’un monde où trop peu se pardonnent,

De ce monde où chacun n’est plus là, …

…, pour personne.

Extrait de « Cahier N°2 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Première période FACE PLUS CLAIRE 1 »

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SACEM N°1487267