SUR LES RAILS

Mathieu VIGNAL est heureux de vous accueillir sur ASA-TEXTES

SUR LES RAILS

Lorsque j’ai entamé mon voyage aux enfers,
C’était la mort devant, la vie juste naissante,
Et périr était une sortie permanente.

Pour survivre il fallait garder toujours ces fers.

J’ai marché, avec toi, le long de ce chemin,
Prenant garde à rester bien entre les deux rails.
Regarde toujours bien devant toi, sens-toi bien,
Mais prends garde à rester au centre des deux rails.

Puis un jour ce sont les fantômes du bonheur
Qui sont, au bord d’une aurore si prometteuse,
Apparus au milieu de la voie. J’ai eu peur.

Ils m’ont pris mes œillères, tué la vie trompeuse.

Je me suis retourné vers un passé brumeux
Où gisaient les cadavres de désirs ratés,
Où brillaient les feux que j’avais allumés, bleus,
Et revient cette peur d’avoir trop droit marché.

J’aurais voulu faire un petit peu marche arrière,
Mais les rails, trop étroits, ont su m’en empêcher
Quand la brume s’avance, et brûle mes prières.
Tant pis, pour avancer il me faudra pousser.

Si l’on ne peut jamais s’arrêter un instant
Pour retarder le temps, rattraper ses ratés,
Je vais accélérer, tenter de compenser
En vivant ce qui reste au plus intensément.

Ça ressemble à ce jour, sans pluie, matin brumeux
Et dans lequel je me réveille chaque jour,
Jour où les tourbillons, denses, tumultueux
Viennent, augmentent un peu mon désarroi, tour à tour.

Extrait de « Cahier N°3 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Première période FACE PLUS SOMBRE 1 »

Tous droits réservés pour tous pays par Mathieu VIGNAL©

SACEM N°1487267