L’ORAGE ! (2)

L’orag’ grondait si fort
Qu’il nous aurait fallu
Partir, coquin de sort,
Chercher dans d’autres rues

Une porte cochère,
Quelque abri que ce soit,
Mais les humains, peuchère,
De si nombreuses fois,

Buttent dans les obstacles
Et s’y cassent le nez
Tant qu’à leurs yeux n’éclate
Qu’on peut les dépasser.

Mais si le dieu Eo-
-Le soufflait sur le temps,
On verrait Anato-
-Le toujours plus feignant,

Dirigeants à la pêche,
Les ouvriers assis,
Et le Crieur qui prêche
Qu’on est si bien au lit.

C’est l’extinction des dieux
Qui soignaient nos malaises
Pour des soleils moelleux
Qui met trop à notre aise.

La machine va rem-
-Placer l’homme au travail,
Et les humains vont s’en-
-Croûter dans le vitrail

Où chacun deviendra
Facette de couleur,
Un trait d’artiste à sa
Palette de langueurs.

Une fois arrivés
Au sommet des plaisirs,
Il nous faudra tomber,
Sans jamais … en finir !

Une fois arrivés
Au sommet des plaisirs,
Il nous faudra tomber,

Sans jamais … en finir !

SACEM N°1487267