LA PORTE EST OUVERTE

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LA PORTE EST OUVERTE

La porte reste ouverte aux allées et venues
De tous ces inconnus, ces gens sans relation,

Visiteurs qui se croisent, passent sans se connaître
Toujours plus près les uns des autres et si souvent
Qu’ils ne ressentent pas, peut-être n’osent plus
Le besoin légitime de se connaître un peu,

Cette poignée de main, ce geste, ce sourire.

Ils frottent leurs pieds sur le même paillasson,
Poussent la même porte et commandent un café,
Paquet de cigarette, un livre ou un briquet,

Radio, téléviseur, autres drogues modernes
Qui aident à supporter l’immense solitude,
Qui tend à supprimer, endormir le désir,

Besoin de rencontrer, d ‘échanger quelque chose,
De Vivre, et Vivre Ensemble au lieu de vivre seul.

Prisonniers, enfermés au fond de leurs angoisses,
Ils attendent sans fin, regrettent et se morfondent,

Que la vie vienne à eux, alors qu’elle est bien là,
Omniprésente autour et qui n’attend que nous,

Des êtres réceptifs, mais aucun d’eux n’est prêt,

Chacun trop matraqué, qui bien trop enlisé
D’abrutissant travaux, des idées préconçues,
Des médias, de la rue, par l’absence d’un temps
Libre insuffisant pour pouvoir récupérer.

Ce fameux « temps de vivre » est une discipline
Beaucoup trop délaissée, mais, c’est sûr, capitale.

Combien de temps dehors, respirer au grand air,
Et combien en auto, au chantier, au bureau,
Et dans les magasins ? Dans nos propres maisons ?

Combien Avec les Autres, et non avec les autres ?

Oui, combien Vivons nous ?

Même les couples, entre-eux, sont si souvent si loin,
Souvent croient se connaître, alors que c’est si peu,
Ils s’embrassent évasifs, ils font l’amour chacun,
Se parlent si peu qu’ils ne se retrouvent plus.

J’écris là dans un bar, un café devant moi,
Je suis seul et j’attends sans espérer vraiment,
Aveugle d’avenir, dépourvu d’illusion,
J’aimerais bien partir mais ne sais où aller.

Refuge des gens seuls, impressions que chacun
Se fabrique et façonne, lieu public, lieu de foule,
Sensation d’être ensembles, proximité physique.

Alors tout se confond, les manques dans le rêve
Retrouvent l’idéal, cet idéal si simple
Et à porté de tous, dès qu’on veut partager.

Il n’est là nul besoin d’une divinité,
Ni de règle ou de cadre, juste d’un peu d’amour
Sans orgueil, sans fierté, sans échelle sociale,
Ambition, démesure, désir de dominer,
Juste d’un peu d’Amour, d’un partage réel.

La porte reste ouverte, mais qui sait recevoir ?

Ces gens là n’y croient plus, et pourtant vivent encore,

C’est le même désir, toujours le même espoir,
Ils sont prêt, n’osent plus vivre la déception
Des verrous sociaux sur la communication.

Un monde de partage, société d’amour,
Ça fait peur aux systèmes. Le Christ, comme tant d’autres,
Sont morts exécutés, et trop de ces victimes
Nous croisent chaque jour à tant de coins de rues,

« Bonjour, quel temps pourri ! Dite, vous allez bien ?
Je vous dis à plus tard, je suis vraiment pressé ! »

Courir après un temps déjà bien rattrapé,
Dépassé, mais pressé, plus pour ne rien en faire.

Stop ! je crie stop !

Arrêtez-vous !

Regardez-vous !

Qu’est devenu la vie ?

Triste chemin de fer, aiguillages rouillés,
Un refuge de gens qu’a tué l’instruction.

Mais où sont les sauvages, les sous-développés ?

La qualité de vie se mesure en argent
Quand au fond de chacun la liberté, l’Amour
Sont l’ultime lumière.

Extrait de « Cahier N°9 : « Compilation de textes »

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SACEM N°1487267