REFLETS 3

Mathieu VIGNAL  salue votre visite sur ASA-TEXTES

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Sociétaire SACEM N°1487267

REFLETS 3

ONE-MAN-SHOW

 

Amis du verbe, du drame et de la dialectique, bonjour !

Je me présente ?

Présentateur !

Hum ? Vous dites ?

De quoi ?

Ben, …, de ce que vous voulez

De n’importe quoi

Déjà, je présente,

Je représente,

Devant vous,

Alors, si, en plus, il faut …

… (Court moment de réflexion)
Voyons

Présentateur de nouvelles !

Fraîches

Les nouvelles

Fraîches

Fraîcheur

Climatisation

Frigo

C’est frais, quand ça sort du frigo, les nouvelles, par exemple,

Le journal,

Nouvelles fraîches quand tu le sors du réfrigérateur,

Oui, fraîches, frais

(Silence prolongé avec regards au public en marquant l’interrogation)

Souffleur !

(Regards au public en marquant l’interrogation)

Souffleur !

(Regards au public en marquant l’interrogation)

Enfin, …, souffleur !

(Regards au public en marquant l’interrogation)

Vous trouvez pas qu’il fait chaud, ici ?

(Regards au public en marquant l’interrogation et en s’essuyant le front)

Souffleur ! ?

(Regards au public en marquant l’interrogation)

Comment est-ce possible ?

Pas de clim, et même pas de souffleur !

Pour faire un peu d’air

Ben oui, fait chaud, ici

Comment ça ?

Bien sûr, si je demande un souffleur, c’est pas pour me souffler, c’est pour souffler

Ventilation

A l’ancienne


Et privilège

Ancien
….
Le souffle de souffleur qui soufflait sans me souffler

Bon, enfin, z’allez pas m’en faire un fromage

D’ailleurs, la cuisine, aujourd’hui, c’est pas comme mon texte

Allégée

Mais non, la cuisine, pas mon texte

(En aparté) D’ailleurs, entre nous, …

Z’avez l’impression d’en avoir pour votre argent, vous ?

Parce qu’avec l’allégé, y a pas que la bouffe qui est allégée,

Le porte-monnaie aussi

Après

Régime pour tout le monde

Moins t’en as dedans, plus tu en sors

Et y’en a plein qui trouvent ça normal !

La valeur vient de la rareté, donc,

Moins y’en a dedans, …

Alors qu’avec mon texte

C’est dedans qu’y en a plus

Après

Mentalement

Culturellement

Ça t’enrichit

Quoi que t’en penses,

D’ailleurs, ami du drame, du verbe et de la dialectique, avant de sortir

N’oublie pas

Le petit

Le petit plus, quoi

(Reprise du sérieux)

Présentateur de nouvelles,

Fraîches.

Tiens, l’éducation nationale !

Cette année : « Réforme de l’éducation nationale ! »

(Ecoute interrogative du public)

Mais non, j’ai dis fraîches, les nouvelles

(Regard d’évidence au public)

Bien sur, la dernière

Réforme

Celle de cette année

De toute façon, y’en a une tous les ans

Périmée l’année d’après

Et dont on n’aura jamais le temps de voir les résultats

Va comprendre

Toujours que tu ne peux pas te tromper

La réforme de l’éducation nationale, c’est toujours une nouvelle fraîche

Mais c’est jamais la bonne

Réforme

Puisqu’il y en a une tous les ans !

 

La surpopulation carcérale !

C’est pareil

Tu peux pas te tromper

Réforme tous les ans

« La réforme nouvelle est arrivée ! »

Celle de l’année

Nouveau programme

Nouveaux projets

Aménagements

Répartitions

Constructions

Toujours plus de prisons

Toujours plus surpeuplées

A croire qu’on peut réserver sa cellule sur plan

Et qu’ils pratiquent le surbooking

Non maîtrisé

Alors il faut des réformes

Pour maîtriser

Là aussi, nouvelle fraîche !

Plus t’es dans la merde,

Plus t’es dans la merde !

 

Et les H.L.M. des quartiers ghettos

Encore idem

Plus ils en font

Plus il en faut

Ou peut-être le contraire,

Les H.L.M.

Nouvelle toujours fraîche

Constat affligeant

Aussi terrible que déplorable

Et non périssable

Avec les H.L.M.

Les Habitations aux Logements Minables

Dans ces quartiers ghettos

Dix étages

Quand c’est pas quinze

Quatre apparts par étage

Au moins

Je minimise tout

Sinon, des fois, tu peux même pas imaginer

Deux cent quatre vingt mètres carrés au sol

Environ

Cent cinquante personnes

Empilées

En minimisant au maximum

Une personne pour deux mètres carrés au sol

Habitations intensives

En batterie

Pardon

Industrielles

Très économiques

Parce qu’on a beau dire qu’ils bénéficient d’avantages

Ou davantage

Faut pas oublier, dans ces quartiers,

Eux, ils sont vraiment dans le caca

La plupart du temps

Tous les jours

Avec le bruit

La violence

L’irrespect

Le stress

Le manque de sommeil

Les trafics

La peur

Pas de sous

Pas de vacances

Plus t’es dans la merde …

Alors que dans les quartiers résidentiels

Même en minimisant tout,

C’est le monde à l’envers

A l’envers des H.L.M. dans les quartiers ghettos

Même en minimisant tout

Puis les usines

Dans les usines

La densité d’ouvriers par rapport à celle de patrons

Mais là, c’est normal


Faut des patrons riches pour faire travailler des ouvriers pauvres

Qui enrichissent les patrons

Riches

Pour qu’ils puissent faire travailler les ouvriers

Pauvres

Z’ouvriers

Contents de travailler

Pour des patrons

Riches

Parce que les ouvriers, eux, quand ils perdent leur job, z’ont pas droit aux stock-options

Qui leurs sont dus

En principal

Pauvres

Z’ouvriers

Qui n’en verront jamais la couleur

Les ouvriers,

Quand ils sautent,

Ils sautent,

Sans parachute,

Doré,

Le parachute

Je peux vous présenter des collègues,

Histoire de passer le temps,

Mes collègues

Personnellement à moi

Comme mon collègue penseur,

Mathieu,

L’intellectuel

Tu sais, celui

Le seul

Qui a lu l’encyclopédie sur la vie sexuelle des crevettes

En trente deux volumes !!!

Masturbation intellectuelle à tous les étages

Grisé par la matière grise en action

Le mec

(Regard au public pour comprendre sa question)

Comment je sais qu’y a que lui qui l’a lu ?

Parce qu’on n’en a vendu qu’un seul exemplaire

De l’ouvrage

Le sien !

C’est mon collègue éditeur

Albert

Qui me l’a dit

Lui, Albert, l’était sûr de toucher les écologistes sur la baisse de reproduction

Des crevettes,

Il comptait sur l’intérêt des pisciculteurs, des producteurs de poissons et crustacés

Personne a mordu à l’hameçon

Et plouf, ce fut un flop

Un coup d’épée dans l’eau

Enfin, le penseur,

Il me dit :

« On parle,

On gesticule

On s’interpelle

On s’active

Toute ces choses qui donnent l’impression d’être quelque chose de considérable dans l’univers,

D’exister.

Puis il y a les passions

Qui, seules, donnent tant de force

Ce sentiment d’importance réelle

Quelquefois de puissance

Enfin, le recul, nous dit qu’on en fait si peu

Alors autant que ce soit fort

Pour concentrer

L’éternité,

Sinon, voir passer la vie …

Tiens, toujours le penseur, l’intello,

L’autre jour il évoque la réalité virtuelle

Quelle expression stupide !


Il dit : « Et patati !

Je réponds : « Et patata !

Le matheux,

Paul

Lui aussi, c’est pas rien

Et c’est rien de le dire

Si j’ose dire,

Il m’a scotché

Avec cette colle :

Le gasoil est moins taxé que l’essence

Le brut augmente

Et le gasoil augment plus vite que l’essence

Alors que ce devrait être le contraire

Va comprendre


Et si t’as pas compris

C’est qu’on a raison

De nous prendre pour …

Non, eux, pas nous, de nous prendre, nous, pas eux, pour des …

Ben oui, eux pour nous, nous pour eux

Un pour tous et tous pour Dieu

Car tous pourris

Non,

Eux

Pourris

Pas nous

(Les 12 répliques suivantes avec l’accent maghrébin)

Tu sais

Oui tu sais

Mon frère

Sigmund

Mais non

Pas mon frère Sigmund

Mon frère

Sigmund

Mon collègue

Philosophe,

Il faut le suivre

Des fois

Et pas n’importe où

Fais gaffe, quand même

Il m’a encore dit un truc

Que je continue de réfléchir

Depuis une semaine

Parce que je suis têtu

Moi

Pitt Bull cérébral

Qui lâche jamais le morceau

Jusqu’au bout

C’est comme avec cette boisson gazeuse, tu sais

Si tu la secoues beaucoup

Tu peux décoller la pulpe du fond

Dès fois

Mais là

Y a rien qui se passe

Et quand j’aurai fini de réfléchir

Ben, ce sera comme d’habitude

Toujours pas compris

Ecoute un peu c’qu’il m’a sorti :

« La créativité et son interprétation ne peuvent pas être mécanisées car elles sont créations humaines, et l’humain, seul, peut les reconnaître »

T’as compris, toi ?

Puis, pour imager, il ajoute que ce tableau qu’il trouve si beau n’intéresse pas du tout son chat !

Alors là

Le chat

Pour un Pitt Bull

Ça devient terrible !

Mais mon pote philosophe, terrible !

S’arrête jamais

Encore,

L’autre fois, il m’interroge :

« Vivre sans amour ? »

Puis il enchaîne :

« Inhumain,

Innanimal »

Et alors ?, que je lui dis

« Alors regarde !

Donner aux enfants les armes pour se battre au mieux dans ce monde hostile,

Et cultiver l’Amour indispensable,

Attention aux fausses routes ! »

 

L’ami d’enfance

‘Tibou

Qui a eu sa maison inondée

Révolté :

« Les assureurs, c’est comme les banquiers !

Plus t’es dans la merde …

Plus t’as besoin

Moins on t’aide

Et inversement »

 

Quand j’en ai parlé au penseur

Tu sais,

Mathieu

Ben oui,

Celui de tout à l’heure

L’a répondu sans précision :

« On nous noie d’informations secondaires pour justifier des objectifs inavoués »

J’ai encore pas compris, mais cette fois, j’ai réagi, et toc, du tac au tac :

« L’éthique est optionnelle »


Là, j’ai cru marquer un point

La boule au but, et bang,

Il me renvoie :

« Certes, d’autant que l’humilité n’est plus de mise

Ah que néni !

Quoi qu’elle soit si riche

Car on n’avance qu’en admettant ses faiblesses

Ses lacunes

Ou ses espérances

Culturellement,

Spirituellement, bien sur

L’enrichissement »

Et comme si le penseur suffisait pas, y’a Morgane

Morgane la sociale

Ou sociologue

Du moins, l’humaine, simplement

C’est une nana qui veut tout analyser

Qui se dit amoureuse des mots

J’aimerais être un mot

Quelquefois

Surtout quand je la vois

Mais quel mot ?

Faudra lui demander

Parce que

Elle aime quand ils sonnent,

Les mots,

Des fois, je me demande elle n’aurait pas plutôt du être prof de français

Ou de philo

Non, plutôt de théâtre

Ou mieux, de poésie

Mais, elle,

La poésie

On a tendance à l’oublier dans les matières scolaires

A tord

Dommage

Bref

Elle vient me parler des fidélités

Des infidélités

Et elle me dit :

« Bien des fidélités sonnent la fin des dus, de fait ou de visu, aux partis, entreprises, finances et capitaux, au couple»

« Certes oui, qu’elle ajoute, bien des fidélités défilent maintenant disant se mériter et flattent leurs auteurs »

Puis quand je lui demande de s’expliquer un peu parce que je n’ai pas tout suivi, compris, elle me parle des

« Maux qui prennent en défaut ces plaidoyers du faux, des défilés d’infidélités sous couvert de pseudos, de valeurs, morales et de contrats qui couvrent ou qui découvrent sans être à découvert dans les fidélités dues »

Ben,
….
Quand elle a fini

Pour tout comprendre

Vaut mieux qu’elle te donne le texte par écrit,

Et encore,

J’y réfléchis une semaine

Je reviens poser des questions

Puis je réfléchis encore

 

Y a Baba

Baba l’zen

Très cool ,

Ben, l’zen

L’écolo, quoi,

Le gars qui te dit :

« Moi, de toute façon, je suis pour

Je suis toujours pour

Parce que quand tu es contre

Tu te fais des ennemis

Pas quand tu es pour »

Je lui demande alors s’il est aussi pour ceux qui sont contre ceux qui sont pour sans être ceux qui sont pour

Il a réfléchi

Une semaine

Chacun son tour

Puis il m’a dit,

Une semaine après

« Cherche pas à m’embrouiller !

T’y arriveras pas

C’est comme ma compagne

Qui est un peu compliquée

L’autre jour, elle me dit, alors que j’étais contre elle :

« Qu’en scrutant le prochain scrutin, les pours et les contres ouvrent la voie aux voix des blancs pour un monde bien noir »

Alors, quoique contre elle, j’étais contre elle.

Bon, enfin, mes amis,

Cette histoire des mots

Et de démos des mots

Finit par commencer à m’épuiser

(Regard sur la montre à gousset)

Amis du verbe, du drame et de la dialectique, au revoir !

D’ailleurs, ami du drame, du verbe et de la dialectique, avant de sortir

N’oublie pas

Le petit

Le petit plus, quoi.

(Sortie sans épilogue)

RIDEAU

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