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CHANGER LES RÉFÉRENCES

« Putains, gigolos,

Simples passants,

Gens du haut, gens du bas,

Mais laissez nous parler !

Des lupanars,

Des hypocrites,

De la ségrégation,

De l’aparté, de l’apartheid, des discriminations,

Des quotas,

Des inégalités,

De ce qu’on ne voit pas,

De ce qu’on ne voit plus,

Et de tous ces combats,

Et de tous ces besoins,

Inaperçus,

…

Puis surtout des exemples

Du bien, du bon,

D’Amour,

…

Changeons les références ! »

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LA TROUPE

Dit façon haka :

« Nous sommes la Troupe,

Une, seule,

La Troupe,

Famille, unité,

Indivisible,

Quoi qu’il arrive

La Troupe

Est pour

La Troupe,

…

On n’veut pas tout changer,

On veut vivre autre chose :

…

Êtes vous avec nous ? »

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POURQUOI JE VOUS AI CRÉÉS

Des personnages marchent de long en large, marmonnent,

« T’as l’heure ? »

« Oui »

« Pourrais tu me la dire ? »

« Oui »

« Alors dis la moi, s’il te plait ! »

« Dix neuf heures du soir ! »

« OK, C’est déjà mieux que dix neuf heures du matin, »

« Moi, je ne comprends pas ! »

« Moi non plus. »

« Moi je m’interroge. »

« Enfin, il doit bien y avoir une raison ! »

« Du moins une autre que le fun, comme on dit. »

« Moi, je suis prêt à donne le meilleur de moi même, faut il encore savoir pourquoi. »

« Oui, pourquoi ! »

« Pourquoi, mot magique, mot qui donne aux choses, aux actions, aux existences leur raison d’être ! »

« Pourquoi nous a t’il créés ? »

« Oui, c’est ça la vraie question, pourquoi nous a t’il créés ? »

Une silhouette se découvre doucement depuis l’arrière du groupe et s’avance.

Les personnages ralentissent leur manège, la regarde avec interrogation jusqu’à se figer dans une posture interrogatrice.

La silhouette s’avance encore un peu et s’arrête sur place.

On la distingue très mal depuis le public.

Les personnages en cœur :

« Pourquoi nous as tu crées ? »

« Je vous ai créés parce que j’en ai marre ! »

« Parce que tu en as marre ! ? »

« Oui, marre !

Des boules à zéro,

De la bave et du protocole,

Qu’on m’impose mes volontés, ce que je dois penser, vouloir, aimer, …, acheter !, …, accepter !

Marre des « Bonjour, salut, ça va ? fait beau aujourd’hui, bon, ben, si tout le monde va bien, tant mieux, allez, on en reparle, au revoir ! », et toi, tu n’as même pas dis un mot !

J’en ai marre du grand tintamarre !

Marre du vide, la traçabilité, la mondialisation, l’inhumanisation,

Des : Oh ! GM, je t’aime !, comme on aimerait le Grand Manitou

Marre du grand chambardement, du grand déballage, des semblants,

Des convenance,

Des uniformisés malgré eux,

Des mecs en sacs à nœuds,

D’ailleurs, à ce sujet, par groupement d’achat, tous pareils, prix très bas …

J’en ai marre des codes,

Fais pas çi, pas comm’ ça,

Marre des quotas pour quotas, et pas pour tous les mêmes,

Marre des caresses à rebrousse poils,

Des attentions intentionnées,

Des sourires à couteaux tirés,

Des beaux parleurs toujours plus parleurs,

Des extralucides toujours moins lucides,

Des extraordinaires toujours plus ordinaires,

Et des cætera, té, toujours plus ratés.

…

Mais c’est pas vrai !

Je vous ai crées, vous, les acteurs, parce que j’en ai marre qu’on joue des rôles,

Pour parler vrai !,

Parce qu’il y a tant de choses à dire à tous ces gens,

Parce qu’il y a tant à partager entre nous,

Entre populations mal menées,

Entre peuples ballottés, comme de vulgaires baluchons !

Alors, vous êtes mon espoir !

Vous êtes l’espoir d’autre chose, d’une autre vie,

Vous êtes l’espoir de dire tout haut ce qu’ils ne peuvent que penser, …, de clamer leurs espoirs.

Laissons des traces, pas des preuves ! »

« La charge est immense »

« Et capitale »

La silhouette se retourne et disparaît en arrière du groupe.

« Maintenant que nous savons le pourquoi, à nous de créer le comment ! »

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PIGEON COMMERCIAL

« Tu cherches un commercial ?! »

« Oui ! »

« Un bon commercial ? »

« Oui, il me faut le meilleur ! »

« Le meilleur !? … »

« Oui, le meilleur, pour gagner un maximum d’argent, facilement. »

« OK, …, mais ça a un prix. »

« Je le sais. »

« Voyons, …, le meilleur …, gagner un maximum d’argent, …, facilement … »

« Oui, c’est tout à fait ça ! »

« Moi, je sais. »

« Quoi ? »

« Où le trouver. »

« Dis moi ! »

« Si je te le dis, je prends ma part sur les bénéfices qu’il fera, sur ce qu’il va gagner ! »

« Pas trop, quand même … »

« Non, ce sera raisonnable. »

« Alors, d’accord, qui c’est !? »

« Celui qu’il te faut, c’est celui qui a vendu le loup à l’agneau ! »

« Mais comment le trouver ? »

« Tu t’installes près de le fontaine, »

« Et … »

« Tu mets un panneau devant toi. »

« Lequel ?, que dois je écrire dessus ? »

« Tu écris : « Achète pigeon ! » »

« Et … »

« Celui qui te coûtera le plus cher c’est celui que tu cherches ! »

« OKAY !!!, merci !, merci … beaucoup ! »

« Et n’oublie pas de lui dire de me donner ma part ! »

« Sur quoi ? »

« Sur ce qu’il t’aura coûté, sur ce qu’il aura gagné, …, facilement, …, comme on a dit. »

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TON Q NE ME SUFFIT PAS

Elle : « Tu veux baiser ? »

Lui : « Non. »

« Attends, là, je te le propose, …,  et tu n’veux pas qu’on fasse l’amour ? »

« Non. »

« On m’a dit que tu es un peu spécial, …, du moins différent … de …, mais dis moi que tu plaisantes, …, d’habitude …, enfin, …, là, tout de suite, où ailleurs, comme tu veux, faire l’amour, …, forniquer, …, baiser, … avoir des relations sexuelles, …, appelle le comme tu veux, … se faire plaisir, …, le plaisir pour le plaisir, …, c’est tout, …, enfin, quoi, …, ce que tout le monde cherche, …, et rien d’autre, …, sans tabou, … »

« Non ! »

« Non …, »

« Non ! »

« Pourquoi ? »

« Ton cul ne me suffit pas. »

« Mon cul ne te suffit pas ! ?, …, pourtant on m’a jamais, …, ça à toujours …, enfin quoi, … d’habitude … »

« Non, vraiment, ton cul ne me suffit pas. »

« Quel tempérament !, faut juste apprendre à se connaître, …, tu veux que j’appelle des copines ? »

« Non. »

 » … Des copains ? »

« Non. »

« Partouze générale ? »

« Non. »

« Échangistes ? »

« Non. »

« Alors quoi, qu’est ce qu’il te faut ? »

« De la tendresse. »

« De la tendresse !?? »

« Oui, simplement de la tendresse, du partage. »

« OK, on m’a dit que tu es un peu spécial, mais là, franchement, si tu n’fais l’amour que si y ‘en a déjà, à quoi ça sert de le faire ?, …, parce que, d’habitude, …, on m’a jamais demandé ça … »

« De la tendresse, c’est pas grand chose, mais c’est si important, ça change tant de choses, …, en mieux, …, en bien ! »

« De toute façon, j’ai pas ça en stock ! »

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SI PRÉCIEUX POTENTIEL

Indéfectible, immense, inaperçue pourtant
Quand tout semble aller bien. C’est alors qu’elle assiste,
En semblant, pour certains, l’étrangère apparente
Où rien ne l’interpelle, recluse et réserviste.

Lorsqu’on la nie le plus, elle est seule souvent
A qui se raccrocher, qui n’abandonne pas,
Qui n’accorde au vernis que frasques du brillant
Face à l’extravagant vide de son état.

C’est quand tout semble à bout, qu’on ne voit pas d’issue,
Que les ordres usuels en sont bouleversés,
Qu’elle vient nous surprendre. Alors d’être abattu
Vient une irrésistible impulsion nous pousser.

Galvanisée, qui sait, d’être l’ultime espoir,
Cette dernière allié qu’on ne soupçonnait pas,
Elle déploie, puissante, aux pires avatars
Une riposte qui ne laisse pas de choix.

Trop inimaginée, quoique partie de soi,
Travailler à savoir, pouvoir la révéler
Vers ce qui, viscéral, se passe de l’éclat
Grandit la force qui ne nous trahit jamais.

Extrait de : « A Mireille »

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FORCE ET RICHESSE

Peu de temps suffit bien souvent pour reposer
Les bases de ce qu’on peut craindre d’oublier,
Car les mirages guettent et appauvrissent tout
Pour qui s’y laisse prendre, et souvent ne sait pas.

Il repart, triste émoi, laisse la pauvreté
Du minuscule d’un bien-être artificiel
Qui n’est dû qu’au hasard, et sans plus d’assurance,
Qui croit souvent avoir les clefs pour le pouvoir.

Un regard en arrière, sur ces cages dorées
D’impressions riches et libres, il reprend le chemin
D’un enfer inouï, où richesse et souffrance
Se confondent souvent, cocon de l’Essentiel.

Moment de lassitude, la communication
Se présente, impossible. Il dit abandonner,
Mais sait, quoi qu’il en soit, qu’il reviendra pourtant.
Tout va bien au-delà des limites de l’être.

D’apparence ténue, c’est une force immense
De savoir ne devoir rien à qui que ce soit,
Sauf au savoir, l’Amour, la culture et l’envie,
Quand envers tant tout semble payé, …, en excès.

Extrait de « Cahier N°16 : »La Mission »

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ÉTAT DU DEVENIR

Arriver jusqu’au bout, au-delà de la fin
Pour pouvoir commencer, pour s’approcher du ciel.
Pousser l’extrémité, déverrouiller enfin
Ce qui nous aveuglait, obturait l’Essentiel.

Le bonheur n’est donné, ne se gagne pas plus
Qu’il peut se mériter. Il est réalisé.
Devenir vers le beau, inexorable but
De tout ce qui fait Tout, quelques-en soient les paliers.

Il est fondamental, Un, Seul, mais ses états
Lui donne ses facettes, les étapes à franchir.
Car c’est après l’extrême, tout au bout des combats
Qu’il peut se révéler, que le Vrai peut venir.

Il n’est pas d’inconnu, mais la méconnaissance,
Incertain sentiment, sensation sans débat
Que l’Etre au quotidien, cherchant la délivrance,
Transforme en impression, car il ne conçoit pas.

On reste sur ce flou, on sent qu’existe bien
Ce vers quoi nous tendons, mais qu’interdit souvent
Trop de démunition alors que nous enceint
La notion de ce mal, mais nous luttons pourtant.

Quand douleur et souffrance, engendrées par l’Amour
Viennent à se sublimer, l’Etre ressent l’Etat,
Jusqu’à comprendre tout ce temps, tous ces détours,
Qui donnent à son message, la Raison, le Pourquoi.

Extrait de « Cahier N°16 : »La Mission »

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DE GUERRE LÉGITIME

Tombés comme des mouches, massacrés, morts discrets,
Sans un mot, prisonniers de concepts illusoires,
Ne tenant que des us, utiles aux Arrivés
Qui règnent sans partage, dictas et moratoires.

Quand l’horreur se déchaîne, envahit la pensée,

Quand les pires souhaits sont les seuls sentiments,

Quand les atrocités semblent justifiées,

Ne sont que les regrets d’avoir agit avant.

La meilleure défense, certes, c’est bien l’attaque.

Alors précédons les, exprimons, les premiers,
Toute notre violence, ce qui pousse et matraque,
Armons tous nos atouts, pour lutter, pour gagner.

Agressons, devançons ceux qui pourraient tuer
La vie, et la Raison. Assassins d’assassins,
On nous reprocherait d’user de nos arts mais,
Plus puissant qu’inégal est ce qui fait l’humain.

Savoir se révolter, au service du Bien,
S’impose face à tout, est annonciateur
Du plus beau devenir. Les couleurs du destin
Sont un devoir d’artistes, et de tous créateurs.

Extrait de « Cahier N°16 : »La Mission »

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