ZONE ROUGE

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ZONE ROUGE

La paupière s’entrouvre et l’iris s’accommode
A la luminescence éparse des cristaux
Liquides rouge sang. La lumière galvaude
Un air de soumission dans l’espace nouveau.

Déglutir en pensant aux affres quotidiennes,
Se vêtir et courir où l’hostile trottoir
Borde le véhicule. Ce matin, tout va bien,
Ni coincé, ni bloqué, soulagé du départ.

Il faut passer avant le veto des bouchons.
Le regard sur la jauge et des heures écoulées,
Voici les tentacules, laxiste inhibition
De ce monde fermé, tant haïes qu’espérées.

Ces barreaux de devoirs tentent bien d’obturer,
Mais n’y parviennent pas. Des parts d’être s’agitent.
Quoi que sourdes, elles grondent et laissent, révoltée,
La victime insoumise, ce que rien n’assagit.

Les ventouses relâchent, et libèrent leur proie
Qui s’empresse au retour vers un précaire abri.
Si long pour se garer, la tension fait sa loi,
Accentue la pression sur l’être démoli.

Echauffement nerveux lorsqu’on rentre chez soi,
Chronique résidu qui sans cesse grandit,
Incrémente cette subsistance d’état,
De faiblesse, maladie, et laisse abasourdi.

Alors, jusqu’au sommeil, les taquins résidus
De rappeuses journées viennent amoindrir leurs fois,
Fragiliser les forces, affaiblir toujours plus
Ceux qui, sans le vouloir, sont au front du combat.

Avec le temps qui passe, il y a ces gouttes d’eau
Glacées le long du dos de tous ces enchaînés.
Courts comme l’horizon, sont les gestes banaux.
La vue meurt au béton sur des murs argentés.

Chaque jour, chaque année, tout au long de leur vie,
C’est pareil, sans espoir. L’organisme est à bout.
Quand il rampe et se traîne, il n’y a rien qui sourit.
Marche ou crève renie les derniers garde-fous.

Extrait de « Cahier N°8 : « PARCOURS AUTOPOÉTIQUE Quatrième période FACE MI-CLAIR MI-SOMBRE 4 »

Tous droits réservés pour tous pays par Mathieu VIGNAL©

SACEM N°1487267